BIÉLORUSSIE
Nom officiel | République de Biélorussie, Bélarus (BY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Alexandre Loukachenko (depuis le 20 juillet 1994). Premier ministre : Roman Golovchenko (depuis le 4 juin 2020) |
Capitale | Minsk |
Langues officielles | Biélorusse, russe |
Unité monétaire | Rouble biélorusse (BYR) |
Population (estim.) |
9 119 000 (2024) |
Superficie |
207 629 km²
|
La Biélorussie indépendante
Lors de l’effondrement de l’Union soviétique, l’ancienne république soviétique socialiste (RSS) de Biélorussie acquiert son indépendance presque par défaut, en l’absence d’une volonté politique manifeste d’émancipation nationale de la part de ses élites et de la majorité de la population. Suivant l’exemple des autres républiques soviétiques, la déclaration de souveraineté est proclamée par le Parlement de l’époque, Verkhovnyï Soviet (le Soviet suprême), le 27 juillet 1990, puis confirmée par la loi constitutionnelle du 25 août 1991. Sous la pression de l’opposition nationaliste minoritaire, le Parlement vote, le 19 septembre 1991, le nouveau nom du pays, Respublika Belarus’ ou Belarus’, la République du Bélarus ou le Bélarus (le terme Biélorussie est préconisé par les autorités françaises), ainsi que de nouveaux symboles de l’État – le drapeau blanc-rouge-blanc et l’écusson Pagonia avec le chevalier brandissant une épée – se référant à la période présoviétique.
L’inertie de l’élite politique biélorusse, particulièrement loyale à l’égard des autorités soviétiques, et la faiblesse de l’opposition nationaliste expliquent la lenteur dans l’élaboration et la mise en place des réformes politiques et économiques du début des années 1990. Le Parlement, issu des élections qui se sont tenues en mars 1990, et le Conseil des ministres, gouvernement hérité de l’époque soviétique, sont les deux principales institutions politiques jusqu’à la proclamation, le 15 mars 1994, de la nouvelle Constitution qui introduit la fonction de président de la République.
La mise en place du régime autoritaire d’Alexandre Loukachenko
Au terme des deux tours de la première élection présidentielle des 23 juin et 10 juillet 1994, Alexandre Loukachenko remporte la victoire face à Viatcheslav Kebitch, donné pourtant favori au regard de son expérience et de sa position à la tête du gouvernement depuis septembre 1991. Les anciens dirigeants communistes ont visiblement sous-estimé le risque que pouvait représenter pour leur pouvoir la tenue d’élections démocratiques libres. Alexandre Loukachenko, ancien directeur d’une ferme d’État (sovkhoze), élu député au Parlement en 1990, s’est fait connaître grâce à son style populiste. Ses discours enflammés mêlent habilement aux critiques de la corruption et des privilèges des dirigeants les promesses d’un avenir meilleur pour la population. Pourtant, sur le fond, son programme politique n’est en rien original et met l’accent sur la préservation et l’amélioration du modèle économique et social hérité de l’époque soviétique, et sur l’approfondissement de l’intégration avec la Russie. Son score de 80,3 % au second tour de l’élection de 1994 témoigne du soutien de la population, dont la majorité est favorable à un certain renouvellement de la classe politique, mais nostalgique du passé soviétique et désireuse de préserver la stabilité.
Le premier référendum organisé à l’initiative de Loukachenko, le 14 mai 1995, lui permet de revenir sur les modestes acquis de l’opposition nationaliste et de remplacer les symboles nationaux s’inspirant du passé présoviétique par des symboles étatiques inspirés de l’époque soviétique : le drapeau vert-rouge, allégé du marteau et de la faucille, et l’écusson avec des épis de blé qui encerclent le lever du soleil au-dessus du globe terrestre. Il redonne également au russe le statut de langue officielle, à égalité avec le biélorusse qui était devenu la seule langue officielle depuis la loi du 26 janvier 1990. La célébration de l’indépendance nationale, qui a lieu le 27 juillet en souvenir de l’adoption de la déclaration de souveraineté, est déplacée au 3 juillet pour commémorer la libération du territoire biélorusse par l’armée soviétique, en[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Olga BELOVA : maître de conférences à l'université Bordeaux Montaigne
- Yann RICHARD : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
BIÉLORUSSIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ALEXIEVITCH SVETLANA (1948- )
- Écrit par Hélène MÉLAT
- 1 048 mots
- 1 média
« Je n’écris pas l’histoire nue et sèche d’un fait ou d’un événement, j’écris l’histoire des sentiments. » Ainsi Svetlana Alexievitch caractérise-t-elle sa démarche créatrice. Journaliste et écrivain biélorusse d’expression russe, née en 1948 à Ivano-Frankivsk en Ukraine...
-
BYKOV VASSIL (1924-2003)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 159 mots
Écrivain biélorusse. Vassil Bykov est âgé de dix-sept ans lorsqu'il se porte volontaire dans l'armée en tant qu'artilleur. Ses premiers romans relatent son expérience de la Seconde Guerre mondiale dont il n'hésite pas à décrire les aspects les moins glorieux : Les morts...
-
CEI (Communauté des États indépendants)
- Écrit par Marie LAVIGNE
- 3 693 mots
- 4 médias
– Les « intégrationnistes ». C'est la Biélorussie qui va le plus loin, en acceptant, voire demandant, une union avec la Russie, effectivement consacrée en plusieurs étapes entre avril 1996 (création d'une « communauté » d'États souverains entre la Russie et la Biélorussie), mai 1997 (création d'une «... -
DNIEPR
- Écrit par Pierre CARRIÈRE
- 569 mots
- 1 média
- Afficher les 9 références