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BILHARZIOSES ou SCHISTOSOMIASES

Clinique

Les manifestations pathologiques sont engendrées essentiellement par les œufs dont la présence déclenche une irritation locale. Chacun d'eux constitue un foyer inflammatoire. S'ensuivent ulcération, destruction tissulaire, fibrose ou rétraction cicatricielle source de complications. Ces œufs sont innombrables.

Le pouvoir pathogène des Schistosoma demande cependant à être interprété. Dans bien des cas, on assiste à une sorte de tolérance ou de compromis entre le parasite et son hôte, sans qu'on puisse parler d'immunité véritable. Le diagnostic et le traitement de ces troubles doivent tenir compte de la malnutrition ainsi que des diverses parasitoses fréquentes sous les tropiques.

Le passage transcutané des cercaires n'est souvent pas perçu ou se signale par quelques démangeaisons locales. Lors du développement des parasites, on peut s'attendre à des poussées fébriles, accompagnées de douleurs et de troubles divers, qui finissent par s'apaiser. Enfin des mois ou des années après infection apparaîtront les formes viscérales de la maladie :

– La bilharziose urinaire se traduit par l'émission répétée d'urines sanglantes, les hématuries. Dans certaines régions, ces hématuries sont si fréquentes que leur absence est considérée comme une disgrâce : chez le jeune garçon, elles sont tenues pour un signe de virilité, chez la fillette pour une assurance de fécondité. L'hématurie sera longtemps la seule traduction clinique de la maladie et celle-ci peut ne plus évoluer. Le danger viendra d'une infection urinaire chronique ou de rétrécissements de l'arbre urinaire, qui retentiront sur les reins, provoquant insuffisance rénale et urémie.

– Dans la bilharziose intestinale, les désordres pathologiques sont souvent plus complexes. Des troubles digestifs, variés, des débâcles diarrhéiques s'associent très souvent à une augmentation de volume du foie et de la rate, qui peuvent devenir très gros, accompagnée d'une sclérose de la paroi intestinale dite en « tuyau de pipe » et d'une évolution vers la cirrhose. De redoutables hémorragies digestives sont alors à craindre.

– La bilharziose rectale présente des manifestations recto-sigmoïdiennes très accusées. C'est une affection douloureuse, invalidante, mais qui donne moins de complications hépatiques ou spléniques que la bilharziose à S. Mansoni.

– La bilharziose hépato-splénique entraîne, elle aussi, l'apparition de cirrhoses souvent dangereuses.

Cette distinction entre les quatre bilharzioses est un peu trop schématique. En pratique, si les bilharzioses urinaires sont bien toutes dues à S. haematobium, on peut rencontrer toutes les variétés de schistosomes dans les localisations intestinales et hépato-spléniques.

Enfin la maladie peut revêtir d'autres formes : pulmonaires, cardiaques, génitales, sans parler d'un risque – contesté – de cancérisation des organes atteints.

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Écrit par

  • : professeur agrégé du Val-de-Grâce, médecin général inspecteur, directeur général du service de santé de la première région militaire
  • : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Autres références

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