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BILINGUISME INDIVIDUEL

De nombreux facteurs favorisent le bilinguisme tels que le contact de langues à l'intérieur d'un pays ou d'une région, la nécessité d'utiliser une langue de communication (lingua franca) en plus d'une langue première, la présence d'une langue parlée différente de la langue écrite au sein d'une même population, la migration politique, économique ou religieuse, le commerce international, les cursus scolaires suivis par les enfants, les mariages mixtes et la décision d'élever les enfants avec deux langues. Le bilinguisme se manifeste dans tous les pays du monde, dans toutes les classes de la société, dans tous les groupes d'âge.

Malgré son étendue, le bilinguisme est entouré de nombreux mythes  : il s'agit d'un phénomène rare (en fait, environ la moitié de la population du monde est bilingue) ; la personne bilingue possède une maîtrise parfaite et équivalente de ses différentes langues (il est rare qu'une telle maîtrise soit atteinte dans toutes les langues); le bilingue acquiert ses langues dans sa prime enfance (en vérité, on peut devenir bilingue à tout âge) ; le bilingue est un traducteur-né (ceci est rarement le cas) ; le bilinguisme précoce chez l'enfant retarde l' acquisition du langage (en réalité, les grandes étapes d'acquisition sont atteintes aux mêmes moments chez tous les enfants, monolingues ou bilingues) ; et le bilinguisme affecte négativement le développement cognitif des enfants possédant deux ou plusieurs langues (en vérité, l'enfant bilingue montre souvent une supériorité par rapport à l'enfant monolingue pour ce qui est de l'attention sélective, la capacité à s'adapter à de nouvelles règles, et les opérations métalinguistiques).

La personne bilingue

Définition

Bien que certains chercheurs définissent encore le bilingue comme étant celui qui possède une maîtrise parfaite de deux (ou plusieurs) langues, la plupart d'entre eux sont d'avis que cette définition n'est pas réaliste. On ne peut considérer comme bilingues uniquement les personnes qui passent pour être monolingues dans chacune de leurs langues. Il est vrai qu'un petit nombre de bilingues – certains interprètes, traducteurs, professeurs de langue et chercheurs, entre autres –, remplissent ces conditions. Mais la grande majorité de ceux qui se servent de deux ou de plusieurs langues dans la vie de tous les jours n'ont pas une compétence équivalente et parfaite de leurs langues.

Ce constat a amené à proposer de nouvelles définitions du bilinguisme, telles que la capacité de produire des énoncés significatifs dans deux (ou plusieurs) langues, la maîtrise d'au moins une compétence linguistique (lire, écrire, parler, écouter) dans une autre langue, l'usage alterné de plusieurs langues, etc. Nous entendrons par bilingues les personnes qui se servent de deux ou de plusieurs langues (ou dialectes) dans la vie de tous les jours. Ceci englobe les personnes qui ont une compétence de l'oral dans une langue et une compétence de l'écrit dans une autre, les personnes qui parlent deux langues avec un niveau de compétence différent dans chacune d'elles (et qui ne savent ni lire ni écrire l'une ou l'autre), mais aussi, bien entendu, les personnes qui possèdent une très bonne maîtrise de deux (ou de plusieurs) langues.

Cette définition tient compte des bilingues, mais également des plurilingues, et elle inclut les dialectes, une réalité dans certains pays comme la Suisse et l'Italie, entre autres. De plus, la connaissance linguistique, facteur principal dans les définitions anciennes du bilinguisme, est présente, car, si une personne se sert régulièrement de deux ou plusieurs langues, elle doit forcément avoir un certain niveau de compétence dans les langues concernées. L'inverse n'est, en revanche, pas toujours vrai : on[...]

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