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COLEMAN BILL (1904-1981)

Il est des hommes nés pour être des géants. Il en est d'autres qui ne se hisseront jamais à leur niveau. Méritent-ils pour autant ce regard condescendant que leur jette la postérité ? Certes non ! Dans ces séances d'enregistrement où ils entourent les plus grands du jazz, ces « side-men » ne sont rejetés dans l'ombre que par le voisinage de leurs prestigieux partenaires. Le plus souvent, un très réel talent, un solide métier, une belle sensibilité - toutes qualités dont le seul défaut est de ne pouvoir s'appeler génie - devraient leur valoir une considération largement méritée. Le trompettiste, bugliste, chanteur et compositeur William Johnson « Bill » Coleman est de cette race-là.

Lui qui devait passer plus de trente ans de sa vie en France, naît le 4 août 1904 à Paris... dans le Kentucky ! Ses débuts, il les fait avec Clarence Paige, puis Wess Helvey. Il arrive à New York en 1926 et, à vingt-deux ans, commence une carrière de musicien d'orchestre. On le retrouve dans les formations de Lloyd et Cecil Scott (1927), de Luis Russel (1929, 1933, 1934) et de Charlie Johnson (1931). Il découvre l'Europe en 1933, lors d'une tournée avec l'ensemble de Lucky Millinder. De retour aux États-Unis, il joue avec Benny Carter et enregistre avec Fats Waller en 1935. Mais le Vieux Continent l'attire à nouveau et il y revient, cette même année, avec Teddy Hill. Il se produit alors avec Freddie Taylor et Willie Lewis. Il réalise de mémorables séances d'enregistrement sous son nom, mais aussi et surtout avec Dicky Wells, Alix Combelle, Herman Chittison et – last but not least – Django Reinhardt. À la déclaration de la guerre, il retourne dans son pays natal. Jusqu'en 1948 il y fréquente les studios d'enregistrement en compagnie de Benny Carter, Teddy Wilson, Eddie Heywood, Noble Sissle, Sidney Bechet, Coleman Hawkins, Andy Kirk, John Kirby et Sy Oliver. Il se fixe alors en France, sa seconde patrie, où on l'entendra pendant de nombreuses années dans les cabarets et les bals. Il meurt à Toulouse le 24 août 1981.

L'influence majeure qu'il subit est indiscutablement celle de Louis Armstrong. Soliste fin et sensible, Bill Coleman n'utilise dans son jeu qu'un léger vibrato. Son style se définit essentiellement par l'élégance et la discrétion. Ses solos, qui obéissent à une logique parfaite, se caractérisent par une manière à la fois équilibrée et souple.

— Pierre BRETON

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