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BINCHOIS GILLES DE BINCHE dit (1400 env.-1460)

Guillaume Dufay et Gilles Binchois - crédits : AKG-images

Guillaume Dufay et Gilles Binchois

Compositeur franco-flamand, le plus célèbre représentant de l'école bourguignonne ; ses chansons polyphoniques profanes, dont 55 sont connues, figurent parmi les plus belles du genre. Il écrivit aussi de nombreuses pages de musique religieuse. Il fut soldat, mais d'« honorable mondanité », comme nous l'apprend la Déploration sur la mort de Binchois, composée et peut-être aussi écrite par Ockeghem ; ensuite, il fut ordonné prêtre. En 1424, on le trouve à Paris, au service de William de la Pole (d'abord comte, puis duc de Suffolk) qu'il suivit en Hainaut en 1425, et peut-être en Angleterre. Il entra, vers 1430, à la chapelle de Philippe le Bon de Bourgogne (lui-même harpiste amateur), où il resta jusqu'à sa mort, en devenant finalement second chapelain et chantre. En 1437, il fut nommé chanoine de Mons, Soignies et Cassel. L'opinion émise par Martin Le Franc (Le Champion des dames, 1440), selon laquelle Dufay et Binchois prirent Dunstable pour modèle, vaut à la fois pour la musique sacrée et la musique profane de Binchois ; celui-ci cultiva le rythme aimable et subtil, la mélodie fraîche et gracieuse (il fut surnommé « père de joyeuseté » par l'auteur de la Déploration : on parlerait aujourd'hui d'enjouement), et le traitement nouveau de la dissonance de ses contemporains anglais, notamment Dunstable ; toutefois, on relèverait aussi dans son style « une mélancolie profonde » (W. Rehm), caractéristique de l'esprit de son époque.

L'art de Binchois et de Dufay est tout aussi bien le fruit de l'évolution de l'ars nova. Binchois fait preuve d'un goût littéraire sûr ; il choisit avec discernement les poésies à mettre en musique (Charles d'Orléans, Alain Chartier, Christine de Pizan). Dans Mon cuer chante joyeusement (Charles d'Orléans), il dose avec bonheur style mélismatique et style syllabique. Les chansons courtoises obéissent à une forme unique : superius, à qui est confiée la mélodie principale, ténor et contre-ténor ; ce dernier complète l'harmonie et peut être confié à un instrument. Quant aux cadences, Binchois leur reconnaît une fonction organisatrice précise : elles sont soit traitées en faux-bourdons, soit établies sur le rapport dominante-tonique, laquelle est atteinte par la tierce inférieure (rarement par la sensible). L'œuvre profane de Binchois manifeste une véritable capacité d'invention, une fraîcheur et une justesse expressive pleines de distinction qui en font l'un des maîtres de son temps. Avec Ay, douloureux, disant hélas, Esclave puist-il devenir ou Dueil angouisseux, il atteint un très haut niveau d'expression artistique. En musique sacrée, son inspiration est peu significative et le cède assurément à celle de Dufay. Il n'a sans doute pas participé à l'innovation majeure de ce temps : un cantus firmus comme principe mélodique de composition d'une messe (ainsi chez Ockeghem). La plupart de ses motets, les parties de l'ordinaire de la messe, sont traités de manière à servir l'art de la cantilène et s'apparentent, techniquement parlant, à l'écriture de ses chansons profanes. Les autres œuvres (hymnes, psaumes, magnificat, Te Deum) obéissent à la technique du faux-bourdon. Enfin, dans le célèbre recueil de musique instrumentale, le Buxheimer Orgelbuch, du milieu du xve siècle, existent plusieurs œuvres de Binchois.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

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Guillaume Dufay et Gilles Binchois - crédits : AKG-images

Guillaume Dufay et Gilles Binchois

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  • VAN EYCK (H. et J.)

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    ...maître, existe au Kupferstichkabinet de Dresde) ; le Thimoteos de la National Gallery de Londres, signé et daté 1432, qui serait le portrait de Gilles Binchois, musicien de la cour de Bourgogne ; l'Homme au turban, également à Londres, signé et daté 1433, souvent considéré comme un autoportrait,...