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BIODIVERSITÉ URBAINE

Biodiversité et planification urbaine

Les deux principales alternatives à l'installation d'espaces naturels dans la ville - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les deux principales alternatives à l'installation d'espaces naturels dans la ville

Pour aller plus loin et pour obtenir une biodiversité riche et fonctionnelle comme elle est souhaitée par de plus en plus de monde, il faut donner la possibilité à de nombreuses espèces de cheminer dans l'espace construit, tout comme cela est promu dans l'espace agricole par les réhabilitations des haies, par exemple. L' urbanisation apparaît comme une barrière à la diffusion régionale des espèces. Il faudrait donc maintenir les bois et les haies dans les nouveaux projets de planification ou créer des corridors écologiques assurant des relations entre les différents parcs ou entre ces parcs et les forêts périurbaines (fig. 2). L'idée de la trame verte, qui est constituée essentiellement des taches d'habitat (les forêts par exemple) et des corridors qui les relient (chemins creux, suite de bois proches...), peut donc être proposée aussi en ville. C'est une préoccupation aujourd'hui très forte en planification urbaine qui se retrouve dans de nombreux schémas d'organisation territoriale et plans d'urbanisation. De telles liaisons vertes, qui augmentent le capital nature au sein de la ville, offrent également d'autres services écologiques aux citadins. Leur mise en place permettrait notamment de :

– maintenir une biodiversité ordinaire jusqu'au cœur de la ville ;

– améliorer le cadre de vie (bien-être, création de liens sociaux) ;

– servir de support pour des transports alternatifs (vélos, piétons) jusque dans le périurbain (liaison ville-campagne) quand la largeur de ces trames vertes permet les fonctions nature et transports ;

– augmenter la nature de proximité (augmentation de l'interface) sans accroître les surfaces vertes (permet donc la densification) ;

– multiplier les espaces de récréation, de loisir et d'éducation ;

– réguler certains problèmes environnementaux tels que la limitation de l'imperméabilisation du sol pour les eaux de pluie, la fixation des particules atmosphériques, le stockage du dioxyde de carbone et le tamponnage des variations de température dans la ville.

Il convient cependant d'être vigilant sur ces corridors écologiques qui peuvent aussi permettre la sortie des espèces exotiques de la ville vers la campagne. Ce type d'infrastructure verte doit donc s'accompagner d'une gestion cohérente globale qui doit amener le jardinier à s'interroger sur les espèces qu'il introduit et où il le fait. Enfin, le fonctionnement de ces corridors écologiques a été démontré en zone rurale mais pas encore en zone urbaine. Les pressions humaines et de bâti changent sérieusement les contraintes aux dispersions des végétaux et des animaux et ouvrent un nouveau champ de recherche pour les écologues.

— Philippe CLERGEAU

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