- 1. Qu’est-ce que la biodiversité ?
- 2. Les moteurs de la biodiversité
- 3. Capacités d’adaptation de la vie
- 4. Biodiversité et résilience des écosystèmes
- 5. Les contributions de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain
- 6. Les menaces pesant sur la biodiversité
- 7. Conservation et gestion de la biodiversité
- 8. Les solutions fondées sur la nature
- 9. Bibliographie
- 10. Sites internet
BIODIVERSITÉ
Les contributions de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain
La biodiversité des écosystèmes en bon état concourt de multiples manières à la qualité de la vie des individus et de la société. Appelées « Contributions de la nature aux populations et sociétés humaines » (anciennement « services écosystémiques »), elles comprennent notamment :
– les biens matériels nécessaires à la vie (nourriture, eau potable, matériaux de construction…), anciennement appelés services d’approvisionnement ;
– les différentes régulations des paramètres physiques (comme le climat ou les risques naturels) et des processus biologiques (comme la pollinisation) ;
– les nombreuses dimensions non matérielles d’une vie épanouie (comme les activités récréatives de plein air ou les relations spirituelles à la nature), anciennement appelées services culturels.
Il est important de noter que les contributions de la biodiversité ne sont pas toujours positives pour les populations humaines, puisque certaines espèces provoquent des maladies, détruisent les cultures et récoltes ou menacent les troupeaux, et que certains écosystèmes comme les tourbières peuvent émettre des gaz à effet de serre.
Dans son rapport de 2020, l’IPBES a mis en lumière une quatrième contribution importante de la biodiversité, celle dite du maintien des possibles, c’est-à-dire du maintien, en réponse aux changements sociétaux et environnementaux, de l’option de futures fonctions permise par la résilience des écosystèmes et leur capacité d’évolution. Ainsi, les organismes vivants, grâce aux nombreuses fonctions qu’ils exercent, à leur diversité et à celle de leur génome, mais aussi à leur possibilité d’évolution, sont capables d’offrir des bénéfices futurs encore inconnus. En effet, la vie sur Terre, depuis son émergence, a créé, au fil du temps et de l’évolution des êtres vivants, les conditions nécessaires à son propre maintien. Détruire des espèces supprime des fonctions écologiques nécessaires au bon fonctionnement des écosystèmes et des conditions de vie. Éliminer la moitié des individus d’une espèce efface la moitié de sa diversité génétique, principal moteur de la sélection naturelle, et donc de son potentiel évolutif.
Ces quatre grands types de contributions se supportent selon une certaine hiérarchie, et lorsqu’un étage de la pyramide est fragilisé, c’est l’intégrité des étages supérieurs qui est menacée. En effet, les processus écologiques et évolutifs sous-tendent la vie sur Terre et sa diversité ; ils permettent ainsi le maintien des possibles en termes d’évolution future des espèces et de résilience de la vie. Ils constituent le socle de cette pyramide permettant aux fonctions de régulation de s’exprimer indéfiniment. Ces fonctions de régulation constituent elles-mêmes le fondement des contributions matérielles et immatérielles que la nature fournit aux populations humaines.
On peut noter que certaines contributions sont à la fois de nature matérielle et immatérielle. Par exemple, l’alimentation, contribution typiquement matérielle, revêt également une dimension culturelle très forte.
La biodiversité revêt une valeur intrinsèque, transcendant le jugement humain et indépendante de toute intervention de l’homme. Les valeurs pour la qualité de la vie humaine des différentes composantes de la nature et de leurs fonctions comme services écosystémiques sont construites par les sociétés. On distingue les valeurs utilitaires – qui correspondent à des relations d’usage direct par la consommation, la marchandisation ou l’accès physique ou virtuel – des valeurs relationnelles qui sont créées par le partage d’expériences sociales autour de la nature. Toutes ces contributions et les valeurs qui leur sont associées sont le fruit d’interactions directes et indirectes des humains avec la nature. Ces interactions[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Isabelle CHUINE : directrice de recherche au CNRS, centre d'écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier
- Sandra LAVOREL : directrice de recherche de classe exceptionnelle CNRS, Laboratoire d'écologie alpine, Grenoble
Classification
Médias
Autres références
-
BIODIVERSITÉ URBAINE
- Écrit par Philippe CLERGEAU
- 2 378 mots
Sous le poids d'un désir citadin de plus en plus fort de nature dans la ville et d'un hygiénisme constant, la ville a évolué très rapidement, en un siècle, pour proposer aujourd'hui des parcs plus « naturels » et demain des corridors écologiques. Certaines espèces disparaissent sous les effets de l'urbanisation,...
-
COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ
- Écrit par Denis COUVET et Hélène SOUBELET
- 2 863 mots
- 3 médias
La quinzième conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (dite COP 15 – Conference of the Parties), initialement prévue en 2020 en Chine (dans la ville de Kunming) et reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19, s’est finalement tenue au palais des...
-
AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ
- Écrit par Denis COUVET
- 1 558 mots
- 1 média
La biodiversité se caractérise d’abord par sa diversité biologique, qui comprend la diversité des espèces (animales, végétales et microbiennes), de leurs interactions, la diversité des gènes et celle des écosystèmes. Mais la biodiversité englobe aussi les fonctions écologiques nécessaires au fonctionnement... -
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
- Écrit par Céline CRESSON , Claire LAMINE et Servane PENVERN
- 7 882 mots
- 6 médias
...application en 2021, on note l’émergence ou le renforcement de notions comme celles de services environnementaux ou écosystémiques, reconnaissant ainsi la biodiversité non pas seulement comme une composante à préserver mais aussi comme un facteur de production utile à l’agriculture biologique. Sont également... -
AGRICULTURE URBAINE
- Écrit par Jean-Paul CHARVET et Xavier LAUREAU
- 6 273 mots
- 8 médias
...n’était pas le cas. Dans ce pacte, il est précisé, entre autres, que les villes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de systèmes alimentaires sains et durables, dans le développement des relations entre citadins et ruraux ainsi que dans la protection de l’environnement et de la biodiversité. -
AMAZONIE
- Écrit par Martine DROULERS
- 3 273 mots
- 6 médias
Avec 15 à 20 p. 100 du total des espèces de la terre, l'Amérique du Sud tropicale est une des régions de la planète les plus riches en biodiversité, notamment pour la flore. Six pays amazoniens figurent parmi les douze pays les plus riches en diversité biologique. La Colombie est au premier rang mondial... - Afficher les 70 références