- 1. Qu’est-ce que la biodiversité ?
- 2. Les moteurs de la biodiversité
- 3. Capacités d’adaptation de la vie
- 4. Biodiversité et résilience des écosystèmes
- 5. Les contributions de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain
- 6. Les menaces pesant sur la biodiversité
- 7. Conservation et gestion de la biodiversité
- 8. Les solutions fondées sur la nature
- 9. Bibliographie
- 10. Sites internet
BIODIVERSITÉ
Les solutions fondées sur la nature
Le constat selon lequel la biodiversité permet de réduire les risques climatiques et leurs impacts sur les sociétés humaines a inspiré le concept de « solutions fondées sur la nature » (SfN). Celles-ci ont été définies en 2016 par l’UICN comme « les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité ». Cette définition reconnaît que la diversité du vivant et ses bénéfices pour les processus écologiques et évolutifs sont une ressource pour protéger et adapter les sociétés humaines face aux changements globaux. Il s’agit donc d’insister sur une dimension particulière des contributions de la nature aux populations humaines dans le contexte du changement climatique en cours et des autres modifications environnementales. Les SfN sont mises en œuvre dans une variété de situations.
De nombreuses SfN concernent l’atténuation du changement climatique par la séquestration du carbone dans la biomasse et dans les sols. La protection, la gestion ou la restauration de forêts diversifiées permettent ainsi non seulement de réduire la teneur de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, mais aussi de conserver la biodiversité végétale et animale et de subvenir aux besoins des populations locales. Au contraire, les plantations monospécifiques par des acteurs individuels, voire extérieurs au pays concerné, ne peuvent pas être considérées comme des SfN. En mer, la restauration des herbiers de posidonies en Méditerranée est un autre exemple de SfN assurant la séquestration du carbone, mais également l’habitat pour les poissons et la régulation des impacts des tempêtes sur les côtes.
Les acteurs des territoires mettent en place de plus en plus de SfN pour la régulation des risques naturels comme les crues, les tempêtes, les glissements de terrain ou les avalanches. Ces SfN consistent soit à préserver des écosystèmes en bon état soit à les restaurer, par exemple des ripisylves (formations végétales se développant sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau), des mangroves, des forêts de montagne, des zones humides ou des cours d’eau. Ces interventions bénéficient aux multiples espèces animales et végétales vivant dans ces milieux, mais aussi à la faune et à la flore périphériques notamment grâce aux refuges qu’ils peuvent constituer et aux trames vertes et bleues qui facilitent leurs déplacements dans des paysages anthropisés.
Les SfN sont également très nombreuses en milieu urbain où la gestion et la restauration d’espaces verts, de milieux humides et aquatiques contribuent à atténuer les îlots de chaleur des villes, fournissent des habitats aux espèces animales et végétales, et offrent des espaces de santé, de détente et de sociabilisation aux habitants. Ce sont aussi des moyens de reconnecter les citoyens à la nature et ainsi d’engager des dynamiques vertueuses de respect et de protection de la nature.
Enfin, les perspectives sur les contributions de la nature au bien-être humain invitent à considérer comme SfN les écosystèmes résilients du fait de leur grande biodiversité, ainsi que les réhabilitations et restaurations d’écosystèmes comme des sources de nouvelles activités et de valeurs pour les populations locales.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Isabelle CHUINE : directrice de recherche au CNRS, centre d'écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier
- Sandra LAVOREL : directrice de recherche de classe exceptionnelle CNRS, Laboratoire d'écologie alpine, Grenoble
Classification
Médias
Autres références
-
BIODIVERSITÉ URBAINE
- Écrit par Philippe CLERGEAU
- 2 378 mots
Sous le poids d'un désir citadin de plus en plus fort de nature dans la ville et d'un hygiénisme constant, la ville a évolué très rapidement, en un siècle, pour proposer aujourd'hui des parcs plus « naturels » et demain des corridors écologiques. Certaines espèces disparaissent sous les effets de l'urbanisation,...
-
COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ
- Écrit par Denis COUVET et Hélène SOUBELET
- 2 863 mots
- 3 médias
La quinzième conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (dite COP 15 – Conference of the Parties), initialement prévue en 2020 en Chine (dans la ville de Kunming) et reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19, s’est finalement tenue au palais des...
-
AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ
- Écrit par Denis COUVET
- 1 558 mots
- 1 média
La biodiversité se caractérise d’abord par sa diversité biologique, qui comprend la diversité des espèces (animales, végétales et microbiennes), de leurs interactions, la diversité des gènes et celle des écosystèmes. Mais la biodiversité englobe aussi les fonctions écologiques nécessaires au fonctionnement... -
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
- Écrit par Céline CRESSON , Claire LAMINE et Servane PENVERN
- 7 882 mots
- 6 médias
...application en 2021, on note l’émergence ou le renforcement de notions comme celles de services environnementaux ou écosystémiques, reconnaissant ainsi la biodiversité non pas seulement comme une composante à préserver mais aussi comme un facteur de production utile à l’agriculture biologique. Sont également... -
AGRICULTURE URBAINE
- Écrit par Jean-Paul CHARVET et Xavier LAUREAU
- 6 273 mots
- 8 médias
...n’était pas le cas. Dans ce pacte, il est précisé, entre autres, que les villes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de systèmes alimentaires sains et durables, dans le développement des relations entre citadins et ruraux ainsi que dans la protection de l’environnement et de la biodiversité. -
AMAZONIE
- Écrit par Martine DROULERS
- 3 273 mots
- 6 médias
Avec 15 à 20 p. 100 du total des espèces de la terre, l'Amérique du Sud tropicale est une des régions de la planète les plus riches en biodiversité, notamment pour la flore. Six pays amazoniens figurent parmi les douze pays les plus riches en diversité biologique. La Colombie est au premier rang mondial... - Afficher les 70 références