BIOLOGIE L'être vivant
Le terme « biologie » (β́ιος, vie, et λ́ογος, science) désigne la science qui étudie les êtres vivants, la vie. Il est utilisé, pour la première fois par le médecin allemand Gottfried R. Treviranus (1776-1832), dans Biologie oder Philosophie der lebendenNatur (Biologie ou Philosophie de la nature vivante), ouvrage en six tomes publié à Göttingen en 1802. Pour lui, la biologie envisagera « les différents phénomènes et formes de la vie, les conditions et les lois qui régissent son existence et les causes qui déterminent son activité ». Treviranus ne réalisa pas son œuvre de synthèse et écrivit plutôt un inventaire faunistique et floristique. En cette même année 1802, le mot « biologie » figure dans l'Hydrogéologie de Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829), pour qui la physique terrestre comporte trois parties : « La première doit comprendre la théorie de l'atmosphère, la météorologie ; la seconde, celle de la croûte externe du globe, l'hydrogéologie ; la troisième enfin, celle des corps vivants, la biologie. » Son cours de 1812 a pour titre Biologie, ou Considérations sur la nature, les facultés, les développements et l'origine des corps vivants. Un manuscrit du même auteur se fait plus précis : « C'est à ces corps singuliers et vraiment admirables qu'on a donné le nom de corps vivants... Ils offrent en effet, en eux et dans les phénomènes divers qu'ils présentent, les matériaux d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a pas même de nom, dont j'ai proposé quelques bases dans la Philosophie zoologique et que je nommerai biologie. » Lamarck ignorait le néologisme imaginé par Treviranus. C'est la raison pour laquelle on considère que le terme de biologie a été créé, à la même époque, par un Français, le zoologiste Lamarck, et par un Allemand, le médecin et naturaliste Treviranus.
Plusieurs contenus au mot « biologie »
Dans son acception classique, la biologie est l’ensemble des sciences de la vie, ou plutôt des propriétés du vivant, puisque l’on ne dispose pas de définition de la vie sauf celle donnée par son contraire, la mort. Les propriétés du vivant sont donc abordées par ses multiples manifestations. La diversité des êtres vivants est extrême ; à plus de 400 000 espèces végétales s'ajoutent les 1 244 000 espèces animales décrites en 2011 ; des estimations sérieuses évoquent quant à elles un total dépassant les 8 millions. Le champ de la biologie est donc particulièrement vaste. Avec ces nombres, on mesure son extension depuis les quelques centaines d’espèces vivantes répertoriées dans l’Historia naturalisde Pline l’Ancien, sans doute la première encyclopédie selon l’historien de la biologie Stéphane Schmitt. Le texte de Pline est en réalité fondateur de cette discipline qui regroupe toutes les sciences permettant l’étude des différents aspects des êtres vivants, y compris, bien entendu, l'homme : description de leurs formes externes et internes (morphologie, anatomie), de leur développement (embryologie et génétique), analyse des grandes fonctions (physiologie et biologie cellulaire), description des mécanismes (génétique et biologie moléculaires), examen des comportements et des sociétés animales (éthologie), établissement des classifications évolutives pour toutes les catégories du vivant (phylogénie et évolution), de leur rapport avec les milieux et enfin de leurs rapports entre elles (écologie).
À cette conception usuelle et très large du mot biologie peut s'opposer une conception plus restreinte et d’esprit très différent dans laquelle la biologie envisage de manière dominante le comportement et l’évolution dans le temps de groupes identifiés d’êtres vivants, soit bien circonscrits à l’un de ces groupes, par exemple, la classe des Insectes[...]
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Écrit par
- Andrée TÉTRY : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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