BIOLOGIE L'être vivant
Unité des êtres vivants
Le temps des inventaires mettait en évidence la diversité du vivant. La recherche s’est ensuite, d’une certaine manière, surtout attachée à dégager des principes, des mécanismes communs à tous les êtres vivants. En d’autres termes, on cherche à vérifier par anticipation ce que Jacques Monod (1910-1970) énoncera dans les années 1960 avec son apophtegme selon lequel « ce qui est vrai pour le colibacille est vrai pour l’éléphant ».
Il existe en effet, sous la diversité, une grande unité des mécanismes qui permettent la vie. La découverte fondamentale en faveur de cette unité du vivant est certainement la formulation – regroupant de nombreuses observations antérieures – que la cellule représente l'élément structural de base du vivant (Virchow, 1858). Celle-ci est individualisée et isolée du monde extérieur par la membrane, dite plasmique, qui la contient. La structure cellulaire fine permet de distinguer les procaryotes (bactéries, mycoplasmes, cyanobactéries) des eucaryotes (champignons, végétaux, animaux). Chez les eucaryotes, la cellule contient un noyau, séparé du cytoplasme qui l’entoure par une enveloppe appelée membrane nucléaire, bien individualisée. Cytoplasme et noyau renferment des inclusions variées dénommées organites cellulaires. Les eucaryotes ont un niveau d'organisation plus élevé que les procaryotes qui, eux, ne possèdent pas de noyau.
L’unité structurale du vivant s’étend à la structure interne des cellules. Les ultrastructures cellulaires montrent une identité structurale des cellules animales et végétales. Les seules différences notables sont déterminées par la présence d’une paroi externe cellulosique et de chloroplastes (organites où se déroule la photosynthèse) intracytoplasmiques dans la cellule végétale.
La notion fondamentale de l'unité structurale du vivant s’inscrit ainsi dans le droit fil de la théorie cellulaire. Il faut y ajouter le fait que le métabolisme est très semblable d’un organisme à un autre, notion qui ne date que des années 1950. Cette unité des mécanismes métaboliques est un des acquis de la biologie, qui permet également d’inclure les procaryotes dans l’unité des êtres vivants : bien qu’ils soient dépourvus d’organites, leur métabolisme a pourtant bien des points communs avec celui des eucaryotes. Ce sont donc des traces du métabolisme que l’on recherche sur Mars, par exemple, avec des sondes spécialisées. Enfin, depuis le début des années 1950, le caractère ubiquitaire du rôle des acides nucléiques dans l’hérédité ainsi que l’universalité du code génétique sont devenus les derniers traits fondamentaux qui manifestent l’unité des êtres vivants dans le sens où ils attestent d’une origine commune à tous les êtres vivants. Ils témoignent parallèlement de l’existence des pressions de sélection ayant sélectionné des mécanismes si efficaces qu’ils se sont maintenus depuis sans doute 3,5 milliards d’années… si les stromatolithes sont bien les traces laissées par les cyanobactéries.
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Écrit par
- Andrée TÉTRY : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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