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FISCHER BIRGIT (1962- )

Birgit Fischer - crédits : Alexander Hassenstein/ Bongarts/ Getty Images

Birgit Fischer

Birgit Fischer se voit unanimement considérée comme la plus brillante kayakiste de l'histoire. Elle affiche un incroyable palmarès, construit sous les couleurs de la R.D.A. puis sous celles de l'Allemagne unifiée : de 1980 à 2004, elle a remporté huit médailles d'or et quatre médailles d'argent aux jeux Olympiques. Elle compte par ailleurs vingt-sept titres de championne du monde. Sa trajectoire lui vaut de détenir deux records antinomiques : elle fut, à dix-huit ans, la plus jeune championne olympique de kayak et, à quarante-deux ans, la plus âgée. Elle est la seule femme à avoir remporté une médaille d'or dans six éditions différentes des jeux Olympiques. Enfin, avec l'athlète Heike Drechsler, elle est la seule championne est-allemande qui ait réussi à continuer d'engranger les titres après la chute du Mur de Berlin.

Birgit Fischer est née le 25 février 1962 à Brandenburg an der Havel. Son père, Karl Heinz Fischer, un passionné de kayak, apprend à la fillette âgée de six ans à peine les rudiments de ce sport lors de promenades sur la rivière Havel, où elle s'exerce en compagnie de ses deux frères. En 1975, l'adolescente intègre l'école de sport de la jeunesse de Potsdam, ce qui lui permet d'effectuer une scolarité brillante (elle obtiendra son baccalauréat en 1982) tout en s'entraînant d'arrache-pied à la compétition sous la houlette de Lothar Schäfer. À dix-sept ans, elle obtient son premier titre de championne du monde ; à dix-huit ans, elle est championne olympique, remportant aux Jeux de Moscou l'épreuve de K1 avec une grande facilité (sa dauphine, la Bulgare Vania Gesheva, se voit reléguée à 1,52 s).

Birgit Fischer, une jolie brune solide (1,73 m, 68 kg), semble dès lors invincible : en 1981, 1982 et 1983, elle remporte à chaque fois trois médailles d'or (K1, K2, K4) aux Championnats du monde et se prépare à réaliser un pareil triplé aux jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 quand le Kremlin décide que l'U.R.S.S. et ses pays satellites les boycotteront. Elle reporte ses ambitions de quatre ans tout en construisant sa vie de femme : elle se marie avec Jörg Schmidt, un champion de canoë, devient mère en 1986, entame des études pour devenir professeur d'éducation physique. Forte de trois médailles d'or aux Championnats du monde de Duisbourg en 1987, elle espère un semblable triomphe aux jeux Olympiques de Séoul en 1988. Pourtant, en Corée du Sud, elle connaît le premier échec de sa carrière : dans l'épreuve de K1, elle est battue par Vania Gesheva ; nullement découragée, elle se trouve une heure et demie plus tard au départ de la finale du K2, associée à Anke Nothnagel, et remporte la médaille d'or ; au pays du Matin calme, elle s'impose également en K4 avec l'équipage de la R.D.A. Birgit Fischer interrompt alors sa carrière sportive durant trois ans : elle se consacre pleinement à ses études ; en 1989, elle donne naissance à un second enfant.

La chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, contraint Birgit Fischer à se remettre totalement en cause : d'un côté, la révélation du dopage d'État en R.D.A. jette une ombre sur tous ses exploits ; de l'autre, les avantages conséquents que son statut de championne lui procurait au temps du régime communiste s'envolent (elle devra notamment restituer la maison qu'on lui avait offerte). Pour prouver que ses victoires n'étaient pas dues au dopage, elle reprend l'entraînement, s'impose un programme intensif, revient au premier plan et obtient sa sélection dans l'équipe d'Allemagne unifiée pour les Jeux de Barcelone en 1992 : radieuse, douze ans après son premier succès olympique en K1 sous le maillot de la R.D.A, elle remporte de nouveau cette épreuve, cette fois sous celui de la nouvelle Allemagne ; en Catalogne, elle obtient aussi la médaille d'argent en K4. À trente ans, Birgit Fischer[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Autres références

  • CANOË-KAYAK

    • Écrit par
    • 939 mots

    Le canoë-kayak comporte deux formes de compétition : la course en ligne et la course en eaux vives. La course en ligne est sport olympique depuis 1936 ; le slalom, après une apparition aux Jeux de Munich en 1972, est devenu définitivement sport olympique en 1992, alors que la descente n'est pas inscrite...