BIRMANIE (MYANMAR)
Nom officiel | Union de Birmanie, Myanmar (MM) |
Chef de l'État et du gouvernement | Min Aung Hlaing (depuis le 1er août 2021) |
Capitale | Naypyidaw (a remplacé Rangoon en 2006) |
Langue officielle | Birman |
Unité monétaire | Kyat (MMK) |
Population (estim.) |
57 333 000 (2024) |
Superficie |
676 553 km²
|
Histoire des origines jusqu'à 1962
Mosaïque de populations, la Birmanie d'aujourd'hui est le reflet des luttes incessantes que se sont livrées des ethnies diverses pour leur survie ou pour le contrôle de terres fertiles où elles pourraient asseoir leur autorité. À l'époque historique, la Birmanie est le théâtre de migrations à peu près incessantes dans le sens nord-sud. Ces mouvements, hâtés par les facteurs économiques et politiques, se sont poursuivis jusqu'à nos jours. Le début de notre ère voit apparaître de grands courants de migration en provenance du Nord. Les premières populations connues dont le nom nous a été conservé, les Pyu, se seraient établies dans les plaines de la Birmanie centrale où elles auraient vécu au contact des Môn.
Le pays abonde en sites archéologiques inexplorés ou fouillés de façon partielle.
Nous possédons peu de sources sur l'histoire du Ier millénaire. Outre des inscriptions trouvées localement, les premières, semble-t-il, sont des annales chinoises qui relatent une campagne du héros Zhuge Liang en l'an 226.
Les sources chinoises nous renseignent sur la Birmanie septentrionale et centrale, qui se trouvait dans la sphère d'influence de la Chine, alors que, pour le Sud, les informations sont pratiquement inexistantes, la tradition indienne de l'époque n'ayant pas laissé de textes historiques.
Si l'on en croit ces sources, la partie nord de la Birmanie était occupée par des principautés ou chefferies dont la plus importante, la Menhua, combattit les Chinois à sept reprises.
Il est vraisemblable qu'une route vers l'Inde passait par ces confins, d'où la fondation, en l'an 69 avant notre ère, de la bourgade yunnanaise de Yongchang proche de la frontière birmane. L'histoire du Yunnan a toujours été intimement liée à celle de la Birmanie, et cette province a servi de tremplin à ses migrations.
Difficilement praticable, en raison sans doute de l'hostilité des tribus environnantes, la route de la Birmanie du Nord cessera au iiie-ive siècle d'être utilisée pour un temps comme route commerciale. C'est à cette époque que s'affermira l'État du Nantchao ( Nanzhao) qui tentera pendant plusieurs siècles de faire échec à l'hégémonie chinoise pour disparaître au xiiie siècle sous les coups des Mongols. La désintégration du Nantchao entraînera des migrations de populations d'origine thaï et tibéto-birmanes rassemblées dans cet État, vers les territoires qui constituent la Birmanie actuelle.
Le brahmanisme paraît avoir exercé une influence moins grande en Birmanie qu'à Java, au Champa et au Cambodge. La raison en est peut-être que, contrairement à ce qui s'est passé dans ces pays d'expansion indienne, le bouddhisme Mahāyāna a prédominé pendant peu de temps. Or cette doctrine présente de plus grandes affinités avec le brahmanisme que le bouddhisme theravada qui, dépourvu de tout panthéon, ne laisse aucune place au concept de dieux et de déesses.
Les Pyu
Les archéologues birmans estiment que les Pyu se sont établis dès les premiers siècles de notre ère dans les régions de Srī Kṣetra (en birman Thayekhittaya, le vieux Prome), Peikthano-myo (la ville de Vishnu) et Halin, près de Shwebo, en haute Birmanie.
La fondation de Beikthano, la plus ancienne des trois cités pyu, remonterait au ier siècle de notre ère. Elle aurait disparu au ive siècle. L'absence de statuaire et d'objets bouddhiques porte à croire que le bouddhisme n'était pas solidement implanté dans cette cité, placée sous le signe de Vishnu, mais qu'il a été introduit à partir de l'Inde, probablement de l'Andhradesa, plus tôt qu'à Srī Kṣetra.
Dans cette dernière ville, qui, selon la tradition, aurait été fondée par Vishnu, le bouddhisme était florissant. Des fouilles ont mis au jour des inscriptions[...]
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Écrit par
- Denise BERNOT : professeur émérite de birman à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Pierre-Arnaud CHOUVY : géographe chargé de recherche au C.N.R.S.
- Renaud EGRETEAU : enseignant-chercheur auprès de la City University of Hong Kong
- Bernard Philippe GROSLIER : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean PERRIN : chargé d'affaires à l'ambassade de France en république islamique d'Iran
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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BIRMANIE (MYANMAR), chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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