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BIRMANIE (MYANMAR)

Nom officiel

Union de Birmanie, Myanmar (MM)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Min Aung Hlaing (depuis le 1er août 2021)

      Capitale

      Naypyidaw (a remplacé Rangoon en 2006)

        Langue officielle

        Birman

          Unité monétaire

          Kyat (MMK)

            Population (estim.) 57 333 000 (2024)
              Superficie 676 553 km²

                Arts et archéologie

                La Birmanie est un des pôles de l' Asie du Sud-Est, mais son rôle est parfois sous-estimé. C'est particulièrement vrai pour son art qui, à Pagan par exemple, rivalise avec ceux d'Angkor ou de Java, et fut l'expression la plus achevée de la tradition bouddhique des Thera. Dans ses riches plaines fluviales – les monts qui les encerclent ont surtout été infestés de tribus guerrières toujours tentées de les envahir –, elle a nourri deux grands ensembles, d'abord rivaux, mais qui finiront par se fondre au xie siècle en une nation birmane. Les Pyu, installés bien avant notre ère dans la vallée de l'Irrawaddy, de Tagaung à Prome, et aussi en Arakan, constituent l'échelon avancé des peuples de langues tibéto-birmanes. Les Mōn, au long du Sittang et de la Salouen, jusqu'à Mergui et Tavoy, forment l'aile occidentale du peuple dominant dans le bassin du Ménam, leurs cousins germains, les Khmers, peuplant à l'est la vallée du Mékong.

                Les Pyu et les Mōn

                Les cités pyu

                Les fouilles ont révélé que les Pyu furent de puissants bâtisseurs, comme l'attestent les cités de Halin, de Beikthano et de Śrī Kṣetra (Prome, près de la moderne Thayekhittaya). Beikthano, fondée dès le iie siècle avant J.-C., avec une massive enceinte en brique aux portes fortifiées, couvre quelque 9 kilomètres carrés. On y a retrouvé une multitude d'urnes en terre cuite renfermant les cendres des morts, souvent groupées dans de véritables columbariums : vastes halles au sol en brique portant des piliers en bois. Vers le ive siècle de notre ère apparaissent des édifices en brique, correspondant à des stūpa imitant ceux de l'Andhra, notamment celui de Nāgārjunakoṇḍa, et les premières inscriptions en alphabet indien. Halin offre le même type de vestiges à la même époque ; on y voit ensuite se multiplier les traces de l'indianisation : inscriptions, puis fragments de sculpture bouddhique ou brahmanique. Mais c'est Śrī Kṣetra qui permet de mieux suivre ce nouveau processus.

                L'indianisation

                Prolongement naturel du delta du Gange, la rive orientale du golfe du Bengale, l'Arakan, les deltas de l'Irrawaddy puis de la Salouen étaient de toute antiquité en liaison avec l' Inde. Lorsque, peu avant notre ère, les Indiens se sont aventurés vers l'Asie du Sud-Est à la recherche des épices, de l'or et des gemmes, ils trouvèrent là leurs premiers comptoirs. Il est significatif qu'ils aient alors dénommé la Birmanie Suvarṇabhūmi, la « Terre de l'or », la Chrysè de Ptolémée. Leur négoce était lent : il fallait réunir auprès des autochtones des matières rares en quantités suffisantes : ils durent donc installer des comptoirs permanents, où ils implantèrent leur mode de vie, leurs structures sociales, leurs temples. Ces foyers devinrent des modèles d'autant plus admirés qu'ils apportaient à la fois la richesse et une civilisation en pleine ascension. À leur image, les Mōn, les Pyu, et en fait tous les peuples riverains de l'Asie du Sud-Est, adoptèrent l'écriture indienne et le sanskrit – ainsi que le pāli qui fut, douze siècles durant, lingua franca de cette partie du monde –, l'astronomie et les calculs, l'ordre royal et la cosmologie indiens, enfin, et surtout, ces religions hautement évoluées : hindouisme et bouddhisme, qui expliquaient superbement le destin de l'homme. Pour s'être aussi rapidement convertis, ces peuples devaient déjà posséder une organisation sociale avancée, qui d'ailleurs subsistera jusqu'à nos jours. On pense de plus en plus que c'est précisément parce qu'elles avaient déjà atteint une réelle richesse que les cités pyu attirèrent les négociants indiens. Comme ils bordaient la mer plus directement, les Mōn furent indianisés parmi les premiers. Mais les Pyu ne furent pas dédaignés et[...]

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                Écrit par

                • : professeur émérite de birman à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                • : géographe chargé de recherche au C.N.R.S.
                • : enseignant-chercheur auprès de la City University of Hong Kong
                • : directeur de recherche au C.N.R.S.
                • : chargé d'affaires à l'ambassade de France en république islamique d'Iran
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Birmanie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Birmanie : carte physique

                Birmanie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Birmanie : drapeau

                Rangoun : scène de rue - crédits : PiercarloAbate/ Shutterstock

                Rangoun : scène de rue

                Autres références

                • BIRMANIE (MYANMAR), chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)

                  • Écrit par
                  • 226 mots

                  Organisation internationale fondée en août 1967 par l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande pour remplacer l'Association de l'Asie du Sud-Est (A.S.A.), l'Association des nations du Sud-Est asiatique vise à coordonner l'action de gouvernements hostiles...

                • ASIE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par , et
                  • 7 933 mots
                  L'histoire géologique de la Birmanie et de la Thaïlande, mal connue, montre tout au moins une liaison étroite avec le Tibet, l'Himalaya et la Malaisie. À l'est se trouve le plateau de Shan, constitué de terrains métamorphiques prolongeant ceux du Tibet. Dans le nord de la Birmanie, une série sédimentaire...
                • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

                  • Écrit par , et
                  • 34 872 mots
                  • 8 médias
                  Le pseudo-socle de la Sonde s'étend à l'est jusqu'à la mer de Sulawesi (− 5 500 m), englobe au sud Bangka et Billiton et domine à l'ouest la dépression centrale de Birmanie par un escarpement de faille de 1 000 mètres (escarpement occidental du plateau Shan).
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                  • Écrit par , , , et
                  • 24 799 mots
                  • 10 médias
                  ...toponyme, il est vrai, ne va pas de soi, alors que l'Asie du Sud-Est, un temps partagée entre plusieurs puissances coloniales, Indochine orientale française, Birmanie (Myanmar) et Malaisie britanniques, Indonésie néerlandaise et Philippines espagnoles puis américaines, était intégrée à des ensembles soit...
                • Afficher les 39 références