BIRMINGHAM, Alabama
Au sein des franges méridionales du « Vieux Sud » des États-Unis, à l'extrémité occidentale des Appalaches et de leur monumental piedmont, la haute plaine de l'Alabama, se développe un foyer géographique et économique original : la région de Birmingham. Si son arrière-pays rural est peu dynamique (même si la culture du coton a été progressivement relayée par des spéculations d'élevage — porcins et volailles —, désormais plus rentables), la région de Birmingham dispose d'un atout économique considérable : la présence dans son sous-sol de la trilogie houille-minerai de fer-fondant calcaire, concrétisée notamment par les activités sidérurgiques de Gasden, de Tuscaloosa et de Birmingham City.
Avec une population de 229 424 habitants en 2006 (1,1 million dans l'agglomération) et avec la gamme, largement ouverte, de ses activités industrielles et de ses activités de services, Birmingham a longtemps constitué l'exception confirmant la règle de la sous-industrialisation du Sud-Est atlantique. En réalité, l'agglomération ne répond plus aux espoirs des « aménageurs du Sud ». Les avantages offerts par la présence du fer de la montagne Rouge et par la faiblesse des salaires octroyés à la main-d'œuvre locale (pour l'essentiel, une main-d'œuvre de Noirs non qualifiés et très faiblement syndicalisés), se conjuguant pour produire l'acier le moins cher des États-Unis, ont été progressivement contrebalancés par l'apparition d'obstacles ou de freins au maintien de son rythme d'expansion : concurrence de gisements ferrifères à haute teneur, mieux adaptés à la demande, et désormais plus accessibles depuis l'amélioration spectaculaire des conditions de transports (minerai du Venezuela), et situation marginale de la sidérurgie locale à l'égard des grands foyers de consommation. Aussi, Birmingham, traditionnellement surnommé le « Pittsburgh du Sud » (la cité de l'Alabama supporte aussi malheureusement la comparaison sur le plan de la pollution et de la dégradation de l'environnement), dominé par la statue de fonte du dieu Vulcain, s'est attaché à diversifier ses industries : des produits chimiques aux textiles de coton et à la construction électronique. Birmingham s'efforce aussi de développer ses équipements en matière de loisirs, de tourisme (proximité des Appalaches) et d'activités culturelles (universités).
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Écrit par
- Jacques SOPPELSA : président de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Média
Autres références
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APPALACHES
- Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER , Encyclopædia Universalis et Catherine LEFORT
- 5 988 mots
...elle demeure conséquente plus au sud, où une autre partie du bassin charbonnier a été exploitée et a permis la croissance de villes industrielles comme Birmingham en Alabama. Pour autant, victimes de la crise économique, les usines sidérurgiques ont aujourd'hui disparu, là comme ailleurs. Avec une agglomération... -
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