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BLACKJACK

Le blackjack est un jeu de cartes assez simple, aujourd'hui essentiellement joué dans les casinos. Il oppose des joueurs ou « pontes » à un banquier-croupier qui distribue les cartes. Celles-ci sont pourvues de valeurs en points : les figures comptent pour 10, les as pour 11 ou 1 (au choix du joueur), les autres cartes ont leur valeur faciale. Il s'agit, avec deux cartes ou plus, d'obtenir un total de points supérieur à celui du croupier sans dépasser 21.

Dans les casinos, le jeu se joue avec plusieurs jeux de 52 cartes – généralement, entre quatre et six paquets – placés dans un sabot, autour d'une table spéciale en forme de haricot. Le croupier se tient d'un côté et jusqu'à sept joueurs peuvent prendre place de l'autre. Chaque joueur, croupier compris, reçoit deux cartes ; puis le croupier demande si l'on veut d'autres cartes. Les joueurs peuvent refuser ou demander des cartes supplémentaires, qui leur sont données une à une jusqu'à satisfaction. En revanche, le banquier n'a pas le choix de son jeu : il est tenu à des règles très strictes. Tout joueur ayant dépassé un total de 21 « crève » ou « saute », c'est-à-dire perd, sa mise étant acquise à la banque. Si le banquier passe 21, il perd aussi et paie les mises encore en jeu. Sinon, il reprend des cartes pour approcher 21, et tout joueur ayant un total de points meilleur, supérieur à celui du banquier ou égal à 21, gagne ; ceux qui ont moins que le banquier perdent.

Celui qui fait 21 en deux cartes (un as plus 10) d'entrée, obtient un « blackjack » ou « naturel » ; il est payé à raison de 3 pour 2. Quand le croupier tire un as, ce qui le met en situation d'obtenir un « blackjack », il propose aux joueurs de « s'assurer » contre le blackjack de la banque.

Venu des États-Unis dans les années 1960, le blackjack a conquis la quasi-totalité des casinos du monde entier où il se joue en diverses variantes, et parfois aussi sous divers noms : vingt et un, vingty, van john, pontoon, twenty-one, etc. Sa popularité est en grande partie due à sa réputation de jeu facile où l'on peut « vaincre la banque ». En effet, un mathématicien américain, le professeur Edward Thorp, a démontré dans un livre paru en 1962 (Beat the Dealer), et plusieurs fois réimprimé, qu'un comptage soigneux des cartes tombées permettait à un joueur d'anticiper les distributions et de choisir une stratégie gagnante assez sûre. Depuis lors, les casinos ont modifié quelques éléments, plafonné les enjeux et augmenté presque partout le nombre de paquets mis en service.

Comme d'autres jeux de casino, le blackjack a commencé sa carrière dans la rue et à la maison. Ses origines françaises, sous le nom de « vingt et un », sont reconnues par tous les auteurs, mais ne semblent guère remonter au-delà de la seconde moitié du xviiie siècle. Il se pourrait même que son berceau soit plus précisément la région Rhône-Alpes, car c'est à Lyon (en 1768), en Savoie et en Dauphiné (en 1769), que l'on en trouve les premières mentions. Le vingt et un n'était qu'un jeu de plus dans la famille des jeux de pari sur la constitution d'un nombre, famille qui comprenait déjà le trente et un, le trente et quarante, le quinze, etc.

Passé très tôt en Angleterre (première attestation en 1772), il y a longtemps gardé son nom français, avant de prendre celui de « twenty one » puis celui de « pontoon ». C'est aux États-Unis, au début du xxe siècle, que le terme blackjack, désignant à l'origine un valet noir, fait son apparition. L'emploi de ce mot dans un jeu où les valets noirs n'ont pas de rôle particulier reste inexpliqué. La décision de l'État du Nevada de légaliser les maisons de jeu de hasard en 1931 a valu au blackjack de faire son entrée dans les casinos de [...]

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Écrit par

  • : licencié ès lettres, ingénieur du Conservatoire national des arts et métiers, historien du jeu

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