BLOEMFONTEIN
Capitale de la province sud-africaine de l'État Libre, Bloemfontein, fort britannique et bourg rural à l'origine, fut capitale de l'État Libre d'Orange à partir de 1854 puis siège de la Cour suprême à partir de 1910 et, de ce fait, capitale judiciaire du pays.
Ville emblématique de la culture afrikaner, Bloemfontein a connu une ségrégation extrême : développement d'un centre-ville et de banlieues résidentielles blanches de très faible densité et très bien équipées, interdiction d'installation pour les Sud-Africains d'origine indienne, relégation des populations noires dans des townships selon leur origine ethnique (Sotho, Tswana et Xhosa).
Depuis 2000, Bloemfontein appartient à la municipalité de Mangaung (près de 900 000 habitants en 2005), qui réunit dans une même entité administrative l'ancienne ville blanche (Bloemfontein), l'ancien township (Mangaung) et, à une cinquantaine de kilomètres à l'est, Botshabelo et Thaba Nchu, cités-dortoirs noires construites dans l'ancien bantoustan. Mangaung est une des municipalités les plus étendues du pays (6 283 kilomètres carrés, dont des espaces ruraux) ; sa raison d'être est de favoriser le rattrapage économique et social dans une des villes qui a appliqué le plus strictement les lois de l'apartheid. Les habitants de Botshabelo et Thaba Nchu (500 000 personnes environ en 2005), aujourd'hui encore, doivent, quand ils ont la chance d'avoir un emploi, parcourir chaque jour ou chaque semaine des distances considérables pour se rendre à Bloemfontein ou sur les sites miniers aurifères de la région de Welkom.
Capitale très peu industrialisée d'une province rurale riche par sa céréaliculture, Bloemfontein reste une ville paisible, bien située sur les axes de communication entre le Gauteng et le Cap, et qui cherche à devenir un centre de congrès et à tirer profit de son statut de ville administrative et universitaire.
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Écrit par
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
Classification
Médias