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BO JUYI[PO KIU-YI](772-846)

Le « demi-reclus »

Son expulsion de la capitale et son exil auraient mis fin à cet engagement. Impuissant à réformer la société, Bo aurait renoncé à des efforts qui le mettaient personnellement en danger. En fait, bien avant sa déception, il avait manifesté sa nonchalance et son aversion pour les tracas du monde. Ce penchant s'affirma dans sa solitude forcée. Ayant besoin, pour faire vivre sa famille, des appointements d'une charge officielle, il tâcha d'en diminuer le plus possible les responsabilités et les risques. Entre la vie agitée du politicien et le dénuement de l'ermite, il choisit la voie moyenne du « demi-reclus ».

La philosophie confucéenne le justifiait suffisamment : lorsque les temps ne lui sont pas favorables, le sage se résigne à son destin et cultive son moi. Mais Bo chercha un secours supplémentaire dans deux autres doctrines, le taoïsme et le bouddhisme. Son œuvre abonde en réminiscences de Zhuangzi et il tenta lui-même de fabriquer la drogue d'immortalité – bien qu'il ait condamné par ailleurs ces pratiques ruineuses. Il fut un bouddhiste convaincu, entretint de bons rapports avec les moines de plusieurs sectes, surtout celle du Chan (Zen en japonais) et voulut être enterré aux côtés de son maître Ruman. En réalité, il demandait à la religion la paix de l'âme, plus qu'il ne s'intéressait aux notions proprement bouddhiques de la compassion universelle ou de la transmigration. Le syncrétisme de sa pensée est caractéristique de l'évolution des esprits à son époque.

À la suite des satires et s'opposant à elles, un deuxième groupe de poèmes, dits du « contentement paisible » – xianshi shi – correspond à cette quête personnelle de la sagesse et rappelle l'inspiration de Tao Yuanming. Le poète y prend figure d'épicurien raisonnable, affiche la modération et chante l'art de se contenter paresseusement de l'absence de tout souci. Les thèmes favoris de cet art de vivre sont la musique et le vin, les fleurs et les arbres, l'amitié et la méditation. Dans les dernières années, la sérénité de Bo, physiquement diminué, démontra les ressources de cet optimisme délibéré.

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  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

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    ...familiers, XVII, 2) qui affirme que les hommes se ressemblent par leur nature, se distinguent par leurs habitudes. Celui qui deviendra l'illustre poète Bo Juyi (771-846) remit une composition qui nous est parvenue, et que traduisit R. Des Rotours. Le ton poétique de la copie ne nous en cache pas le ressassement...
  • YUAN ZHEN [YUAN TCHEN] (779-831)

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    Yuan Zhen est souvent cité comme le grand ami de Bo Juyi, et leur amitié est l'une des plus fameuses de l'histoire chinoise, dans un pays où l'amitié a souvent tenu dans les lettres la place de l'amour chez nos poètes. Par lui-même, Yuan Zhen a cependant une personnalité qui mérite qu'on s'y arrête....