BOGOTÁ
Au pied du chaînon andin du Monserrate, la capitale de la Colombie se déploie en demi-cercle sur la sabana (haute plaine herbacée), à 2 600 mètres d'altitude. L'aire métropolitaine de Bogotá réunit la partie urbanisée du district-capitale (D.C.) – dont 75 p. 100 des 1 600 kilomètres carrés appartiennent au massif accidenté de Sumapaz couvert de páramo (formation végétale humide située entre 3 500 et 4 500 mètres) – et dix-sept communes du département de Cundinamarca. Ancienne capitale coloniale (Santa Fe de Bogotá, fondée en 1538), « Athènes des Amériques », centre administratif et culturel, la ville a longtemps vécu de la rente foncière des haciendas alentour. Elle n'avait que 100 000 habitants vers 1900 (2 p. 100 de la population du pays), mais en comptait 660 000 en 1951 (7,4 p. 100) et 7,8 millions en 2005 (16 p. 100). Devenue, dans les années 1950, le premier pôle industriel du pays et son principal centre économique (15 p. 100 du P.I.B. contre 30 p. 100 en 2005), la ville a creusé l'écart avec les autres métropoles colombiennes (Medellín, Cali, Barranquilla) et accentue sa primauté dans tous les domaines (environ 70 p. 100 du mouvement boursier, 50 p. 100 des diplômés de l'enseignement supérieur et 30 p. 100 de la valeur ajoutée industrielle au milieu des années 2000).
La cité s'est d'abord développée linéairement, de part et d'autre du cœur historique : les beaux quartiers ont essaimé vers le nord, accompagnés par le déplacement de la centralité tertiaire ; les quartiers populaires ont grossi vers le sud et escaladé les versants du Sumapaz. Depuis les années 1970, la forte expansion des quartiers de classes moyennes vers l'ouest, en direction de l'aéroport international El Dorado, nuance l'opposition sociospatiale entre un nord riche et un sud pauvre. Deux axes majeurs, centre-nord (tertiaire) et centre-ouest (industrie), structurent les activités de production. Ce dispositif est complété par le maillage récent des quartiers périphériques par l'intermédiaire de grands centres commerciaux.
Le développement économique soutenu, la modération de la croissance démographique (moins de 4 p. 100 par an dès la fin des années 1970) et, à partir des années 1990, une gestion municipale et des pratiques urbaines plus rationnelles offrent des conditions de vie collective meilleures que dans d'autres mégapoles andines (transports urbains, aménagement des espaces publics, accès aux services de base comme l'eau et l'énergie). Toutefois, dans le contexte de violence (guérilla, milices, narcotrafique) qui affecte le pays depuis plusieurs années, l'afflux de personnes déplacées (110 000 familles de 1995 à 2004) est un nouveau défi à relever.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Paul DELER : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres et sciences humaines, directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
Autres références
-
ALTIPLANO
- Écrit par Olivier DOLLFUS
- 549 mots
- 3 médias
-
COLOMBIE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Marcel NIEDERGANG , Olivier PISSOAT et Clément THIBAUD
- 13 648 mots
- 5 médias
...équatorienne. Deux axes transversaux ne suffisent pas à rééquilibrer ce dispositif : l'un traverse le triangle formé par les aires métropolitaines de Bogotá (8,6 millions d'habitants, en 2009, sur 18 communes), Medellín (3,5 millions) et Cali (2,7 millions). L'autre, au nord, raccorde les villes caraïbes... -
QUESADA GONZALO JIMÉNEZ DE (1509-1579)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 413 mots
Conquistador espagnol, né en 1509 à Cordoue ou Grenade, mort le 16 février 1579 à Mariquita en Nouvelle-Grenade (auj. Colombie).
Après avoir suivi une formation de juriste à Grenade, Gonzalo Jiménez de Quesada fait voile vers le Nouveau Monde en 1535 pour occuper le poste de magistrat en chef...
-
SALMONA ROGELIO (1929-2007)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 318 mots