
Nom officiel | État plurinational de Bolivie |
Chef de l'État et du gouvernement | Luis Arce - depuis le 8 novembre 2020 |
Capitale | Sucre (Capitale constitutionnelle, siège du pouvoir judiciaire.) , La Paz (Capitale administrative, siège des pouvoirs exécutif et législatif.) |
Langue officielle | Espagnol (Sont aussi considérées comme officielles trente-six langues indigènes.) |
Population |
12 244 159 habitants
(2023) |
Superficie |
1 098 580 km²
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Article modifié le
Le territoire où fut proclamée, le 6 août 1825, la République de Bolivie avait déjà une longue histoire. Depuis ces temps préhistoriques où avaient été taillés à Vizcachani les premiers outils de pierre, l'énigmatique civilisation de Tiahuanaco (de 300 à 1100), puis le « royaume » Kolla, enfin, à partir des années 1430, l'empire Inca s'étaient succédé sur le haut plateau des Andes centrales. Ainsi furent mis en place les groupes ethniques qui forment le fonds actuel de la population, Aymaras sur le haut plateau, Quechuas dans les vallées intermédiaires, tribus éparses dans les plaines et les forêts orientales.
Entre 1534 et 1537, les conquérants espagnols, déjà maîtres du Cuzco, font sous la conduite de Saavedra et Almagro une première reconnaissance de ces terres inhospitalières. En 1538, G. Pizarro entreprend d'établir l'autorité de Charles Quint sur ce qui deviendra en 1559 l'Audience de Charcas, rattachée à la vice-royauté de Lima, et sera couramment appelé, au cours de l'époque coloniale, le Haut-Pérou.
Les trois siècles de domination espagnole ont fortement marqué cette province d'Amérique et finalement légué à la République bolivienne un certain nombre de problèmes. Problèmes économiques et sociaux : l'épuisement des métaux précieux, notamment de la fameuse montagne d'argent de Potosí, la misère de la main-d'œuvre indigène asservie tant sur les grands domaines, dans le cadre d'une agriculture de subsistance, que dans les mines, la marginalité des terres orientales abandonnées aux missions... Problèmes politiques aussi : le poids et l'ambition grandissante des métis aux côtés des créoles, le balancement croissant de l'Audience entre Lima et Buenos Aires, entre le Pacifique et l'Atlantique, enfin la profondeur des antagonismes latents et la fréquence des luttes de factions. La dureté de la révolte indigène de 1781 et de sa répression ou la durée de la lutte pour l'indépendance (1809-1825) sont de ce dernier trait des exemples significatifs.
S'il avait finalement réussi, l'effort du général Santa Cruz pour confédérer le Pérou et la Bolivie eût abouti à la formation d'un État puissant au cœur du continent sud-américain. Les ambitions des rivaux du dictateur, tant boliviens que péruviens, l'âpreté des particularismes régionaux et les réactions militaires du Chili et de l'Argentine firent échouer en 1839 ce projet audacieux. Le principe de l'équilibre relatif entre petites nations antagonistes dominait au sud du continent, comme il prévalait au nord depuis la dissolution de la Grande-Colombie.
En 1831, pour une surface de 2 340 000 km2 environ, on estimait à un peu plus de un million d'habitants la population bolivienne, d'ailleurs concentrée sur le haut plateau et dans les vallées adjacentes. La faiblesse d'un tel peuplement explique en partie le destin tragique de la jeune république. En un peu plus d'un siècle, elle perdit plus de la moitié de son territoire et fut réduite à 1 090 000 km2 en 1938. Il semble que l'inconscience ou la cupidité de certains gouvernements, la débilité du pouvoir central sur des zones marginales et la faiblesse des armées boliviennes jouèrent dans ce processus un rôle aussi important que l'appétit des nations voisines. Ce démembrement progressif fut la conséquence de trois conflits armés : la guerre du Pacifique (1879-1880) aux côtés du Pérou contre le Chili, les expéditions de l'Acre (1903-1904) contre des séparatistes soutenus par le Brésil et la guerre du Chaco (1932-1935) contre le Paraguay. La Bolivie était une véritable peau de chagrin.
Ces territoires étaient certes fort peu peuplés de Boliviens : même la côte du[...]
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