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BOLIVIE

Nom officiel

État plurinational de Bolivie (BO)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Luis Arce (depuis le 8 novembre 2020)

      Capitales

      La Paz (capitale administrative), Sucre (capitale constitutionnelle) 1

      • La Paz est le siège des pouvoirs exécutif et législatif, Sucre est le siège du pouvoir judiciaire
      Langues officielles

      Espagnol et trente-six langues indigènes

        Unité monétaire

        Boliviano (BOB)

          Population (estim.) 12 341 000 (2024)
            Superficie 1 098 581 km²

              Histoire

              La formation de l'État bolivien

              Les origines

              Femmes quechua, Bolivie - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

              Femmes quechua, Bolivie

              Le territoire où fut proclamée, le 6 août 1825, la République de Bolivie avait déjà une longue histoire. Depuis ces temps préhistoriques où avaient été taillés à Vizcachani les premiers outils de pierre, l'énigmatique civilisation de Tiahuanaco (de 300 à 1100), puis le « royaume » Kolla, enfin, à partir des années 1430, l'empire Inca s'étaient succédé sur le haut plateau des Andes centrales. Ainsi furent mis en place les groupes ethniques qui forment le fonds actuel de la population, Aymaras sur le haut plateau, Quechuas dans les vallées intermédiaires, tribus éparses dans les plaines et les forêts orientales.

              Entre 1534 et 1537, les conquérants espagnols, déjà maîtres du Cuzco, font sous la conduite de Saavedra et Almagro une première reconnaissance de ces terres inhospitalières. En 1538, G. Pizarro entreprend d'établir l'autorité de Charles Quint sur ce qui deviendra en 1559 l'Audience de Charcas, rattachée à la vice-royauté de Lima, et sera couramment appelé, au cours de l'époque coloniale, le Haut-Pérou.

              Les trois siècles de domination espagnole ont fortement marqué cette province d'Amérique et finalement légué à la République bolivienne un certain nombre de problèmes. Problèmes économiques et sociaux : l'épuisement des métaux précieux, notamment de la fameuse montagne d'argent de Potosí, la misère de la main-d'œuvre indigène asservie tant sur les grands domaines, dans le cadre d'une agriculture de subsistance, que dans les mines, la marginalité des terres orientales abandonnées aux missions... Problèmes politiques aussi : le poids et l'ambition grandissante des métis aux côtés des créoles, le balancement croissant de l'Audience entre Lima et Buenos Aires, entre le Pacifique et l'Atlantique, enfin la profondeur des antagonismes latents et la fréquence des luttes de factions. La dureté de la révolte indigène de 1781 et de sa répression ou la durée de la lutte pour l'indépendance (1809-1825) sont de ce dernier trait des exemples significatifs.

              L'indépendance et le démembrement du territoire

              S'il avait finalement réussi, l'effort du général Santa Cruz pour confédérer le Pérou et la Bolivie eût abouti à la formation d'un État puissant au cœur du continent sud-américain. Les ambitions des rivaux du dictateur, tant boliviens que péruviens, l'âpreté des particularismes régionaux et les réactions militaires du Chili et de l'Argentine firent échouer en 1839 ce projet audacieux. Le principe de l'équilibre relatif entre petites nations antagonistes dominait au sud du continent, comme il prévalait au nord depuis la dissolution de la Grande-Colombie.

              Traité de paix - crédits : Keystone/ Getty Images

              Traité de paix

              En 1831, pour une surface de 2 340 000 km2 environ, on estimait à un peu plus de un million d'habitants la population bolivienne, d'ailleurs concentrée sur le haut plateau et dans les vallées adjacentes. La faiblesse d'un tel peuplement explique en partie le destin tragique de la jeune république. En un peu plus d'un siècle, elle perdit plus de la moitié de son territoire et fut réduite à 1 090 000 km2 en 1938. Il semble que l'inconscience ou la cupidité de certains gouvernements, la débilité du pouvoir central sur des zones marginales et la faiblesse des armées boliviennes jouèrent dans ce processus un rôle aussi important que l'appétit des nations voisines. Ce démembrement progressif fut la conséquence de trois conflits armés : la guerre du Pacifique (1879-1880) aux côtés du Pérou contre le Chili, les expéditions de l'Acre (1903-1904) contre des séparatistes soutenus par le Brésil et la guerre du Chaco (1932-1935) contre le Paraguay. La Bolivie était une véritable peau de chagrin.

              Ces territoires étaient certes fort peu peuplés de Boliviens : même la côte du[...]

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              Écrit par

              • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Provence
              • : attaché de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques
              • : professeur de sociologie à l'université des sciences et technologies de Lille-I
              • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

              Classification

              Médias

              Bolivie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Bolivie : carte physique

              Bolivie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Bolivie : drapeau

              Bolivie : diversité naturelle et population - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Bolivie : diversité naturelle et population

              Autres références

              • BOLIVIE, chronologie contemporaine

                • Écrit par Universalis
              • ALTIPLANO

                • Écrit par
                • 549 mots
                • 3 médias

                Une partie des Andes est occupée par de hautes plaines, appelées altiplano, dont on distingue plusieurs types, de la Bolivie à la Colombie. L'Altiplano péruvo-bolivien est un ensemble de hautes plaines, entre 3 600 et 4 200 mètres, coupées de petits chaînons montagneux, qui s'étire sur 1 000...

              • AMÉRINDIENS - Hauts plateaux andins

                • Écrit par
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                ...hommes – qui sont capables de supporter de telles agressions et deviennent des « serviteurs » de la montagne capables de guérir les maux qu'elle provoque. En Bolivie, le terme yatiri signifie « celui qui sait » et correspond à entendido, en espagnol, ou à yachac en quechua. Ces spécialistes peuvent...
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                • 23 médias
                ...85 à 65 Ma) voit l'installation d'une cordillère volcanique discordante sur les structures précédentes, et le développement de molasses continentales rouges (« couches rouges » du Pérou, de Bolivie et du nord de l' Argentine, et couches à Dinosauriens du bassin du río Neuquén, en Argentine).
              • AMÉRIQUE LATINE - La question indienne

                • Écrit par
                • 2 825 mots
                • 2 médias
                ...indiens ne sont pas dépourvus de tensions et de contradictions, si bien que les tendances ethnicistes, bien que minoritaires, sont toujours présentes. L'un des exemples les plus récents est celui du parti Movimiento Indio Pachakuti (M.I.P.), en Bolivie, dont le dirigeant, Felipe Quispe, appelle à la...
              • Afficher les 34 références