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BOMBARDES DE CRÉCY (histoire militaire)

À la bataille de Crécy, face à l'armée de Philippe VI de Valois, de près de 20 000 hommes, Edouard III d'Angleterre dispose d'environ 11 000 hommes et de trois bombardes, canons rustiques plus adaptés aux sièges mais employés pour la première fois, en pleine bataille, sur le sol français.

Les bombardes, inconnues des Français, projettent au jugé quelques boulets de pierre. Les flammes et le bruit assourdissant des tirs effrayent les 7 000 arbalétriers génois, mercenaires à la solde des Français, et affolent les destriers des nobles français. Armés du long bow, grand arc en bois d'if ou de frêne portant de 10 à 12 flèches par minute à 200 mètres, la « piétaille » des 6 000 archers anglais va clouer sur place les chevaliers de l'armée française, qui est décimée.

Avec les bouches à feu, les Anglais, loin de leurs arrières, ont aussi fait preuve d'innovation, en déployant, contre toute attente, un arsenal encore inadapté à la mobilité. Après la bataille, les chevaliers français eurent tendance à considérer les bombardes comme seules responsables de leur défaite. Si leur effet tactique fut dérisoire, leur impact psychologique n'est pas contesté. Ainsi apparaît, au milieu du xive siècle, l'artillerie de campagne, à l'occasion de l'une des premières victoires de l'infanterie sur la cavalerie.

— Pascal LE PAUTREMAT

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Écrit par

  • : docteur en histoire, enseignant en histoire et géographie, en géopolitique et défense intérieure

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