BONAPARTE PAOLETTA dite PAULINE (1780-1825) princesse BORGHÈSE (1803) duchesse de Guastalla (1806)
Célèbre par sa beauté que Canova immortalisera dans le marbre, Paoletta Bonaparte encore adolescente fait déjà des « ravages ». Parmi ses prétendants, Napoléon fait écarter le conventionnel Fréron, dont il se méfie, agrée le général Duphot, malencontreusement assassiné à Rome en 1797, préconise le général Leclerc, officier de valeur, que Pauline épouse en 1801 et qui aurait fait un maréchal d'Empire fort passable s'il n'avait été emporté par les fièvres à Saint-Domingue en 1802 ; à sa mort, Bonaparte prend et fait prendre par son entourage le deuil pour dix jours ; cette résurrection de l'ancien deuil de Cour laisse présager le rétablissement d'une monarchie. D'abord inconsolable, la veuve Leclerc convole dès 1803 avec Camille Borghèse, prince romain, possesseur d'une immense fortune, galant homme et peu jaloux ; dès lors, elle vit à sa guise, tantôt à Paris et tantôt à Rome. Elle n'a aucune ambition politique et se contente d'une petite principauté (qu'elle ne gouverne guère) « juste pour ne pas sembler oubliée ». Elle est la seule de la famille à marquer une vraie affection à Napoléon (qui l'aimait très tendrement et disait : « Pauline est la seule qui ne me demande jamais rien ») ; elle vient lui tenir compagnie à l'île d'Elbe et, à son départ, lui donne tous ses bijoux comme trésor de guerre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean MASSIN : écrivain
Classification
Média