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BONHEUR (notions de base)

Chaque semaine, les Français parient des millions d’euros au Loto national. Une telle passion semble avoir pour origines deux convictions. La première est que l’argent ferait le bonheur ou du moins y contribuerait puissamment. La seconde est que le bonheur relèverait de la chance, et qu’à l’inverse l’homme malheureux serait né sous une mauvaise étoile. N’est-ce pas ce qu’indique l’étymologie du mot « bonheur » (heureux présage, bonne chance) ?

Mais ne dit-on pas le plus souvent que l’argent ne fait pas le bonheur ? Chacun semble donc se représenter le bonheur à sa façon. Il existe pourtant une thèse universelle : celle d’un bonheur que l’humanité aurait connu dans les temps originels. N’est-ce pas un fantasme, même si le fait que l’homme soit doté de conscience de soi semble bien un obstacle insurmontable à l’accès au bonheur ? Et ne confondons-nous pas plaisir et bonheur ? Tout semble dépendre en définitive de notre rapport au temps, à cette temporalité terrifiante qui emporte tout.

La représentation du bonheur

Parmi bien d’autres philosophes, Kant affirme que nous n’avons aucune représentation claire du bonheur. Produit de l’imagination, l’idée du bonheur serait éminemment subjective et ne posséderait aucun contenu rigoureux.

Mais, si tel était le cas, comment saurions-nous ce qu’il en est du malheur ? Sans l’idée de ce que devrait être une vie heureuse, comment pourrions-nous éprouver un sentiment d’injustice lorsque nous traversons des épisodes malheureux ? Seule l’expérience vécue de la joie peut nous permettre d’identifier par contraste le mal-être et la tristesse qui l’accompagne.

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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