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BORDEAUX

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

Préfecture de la Gironde et capitale administrative de la région Aquitaine jusqu’en 2015, Bordeaux est le chef-lieu de la grande région Nouvelle-Aquitaine. La ville de Bordeaux, installée sur la Garonne, à 100 kilomètres de l'océan Atlantique, comptait, en 2012, 245 220 habitants. Depuis 1968, elle est le centre d'une Communauté urbaine de vingt-huit communes, devenue en 2015 Bordeaux Métropole, qui rassemble 737 500 habitants ; son aire urbaine, qui compte 1 158 000 habitants, est la sixième de France. Ce grand port de commerce, dont l'histoire est liée principalement au négoce du vin, est devenu une métropole régionale de premier plan.

Histoire

D'abord emporium des Bituriges où transitait l'étain britannique, Burdigala doit sa première fortune à la création au ier siècle d'un vignoble atlantique. La cité gallo-romaine,  « petite Rome » cultivée et aristocratique, étendait son quadrillage de rues et ses monuments sur une vaste étendue urbaine. La civilisation antique s'y est perpétuée jusqu'aux invasions franques et normandes, malgré le resserrement de la ville dans le castrum du iiie siècle.

Le renouveau médiéval au xiie siècle est encore venu de la terre, par l'immigration des campagnes vers la ville et par la restauration d'un vignoble désormais épiscopal, monastique et bientôt bourgeois. C'est entre 1150 et 1227 que le bourg Saint-Éloi s'est développé au sud du castrum. Puis, l'union politique du duché d'Aquitaine avec le royaume d'Angleterre, qui a duré de 1154 à 1443, a favorisé un grand commerce d'exportation des vins bordelais et gascons vers les îles Britanniques, et, au début du xive siècle, la ville a englobé dans une troisième enceinte une population d'environ 30 000 habitants, chiffre élevé pour l'époque.

Bordeaux : la place du Parlement - crédits : Jean-Pierre Bouchard/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Bordeaux : la place du Parlement

Le troisième temps fort de la prospérité bordelaise a été le xviiie siècle. C'est une fois de plus la viticulture de qualité, notamment en Médoc, qui a sous-tendu ce „siècle d'or“. Cependant, Bordeaux est alors surtout devenu le grand port du commerce colonial, redistributeur du sucre et du café des Isles. Avec son aristocratie parlementaire, ses négociants, son élite intellectuelle, que symbolise Montesquieu, sous l'administration d'intendants éclairés comme Tourny, la ville a atteint le maximum de sa richesse et s'est donné un urbanisme et une parure monumentale classiques (place Royale, façade des quais, cours, allées, Grand-Théâtre) qui subsistent encore malgré la menace que constitue la circulation.

Plus que le marasme issu de la Révolution et de l'Empire, c'est l'éloignement de Bordeaux et de son port des grands centres industriels et énergétiques de l'Europe qui a amorcé son recul au xixe siècle. Pourtant, sous Napoléon III et sous la IIIe République, le commerce des vins et le commerce colonial lui ont donné des regains de prospérité qui se sont traduits par des travaux d'urbanisme non négligeables (boulevards, percées nouvelles, quais). En 1914, pour pallier le déclin du port, de premières installations industrielles annonçaient une volonté de redressement. La ville avait alors 260 000 habitants.

Le Bordeaux d'aujourd'hui reflète, certes, ces étapes de son histoire, mais il s'insère aussi dans une vaste agglomération dont l'existence a été reconnue et organisée par la création de la Communauté urbaine de Bordeaux (loi du 31 décembre 1966).

— Charles HIGOUNET

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Écrit par

  • : professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Médias

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouvelle-Aquitaine : carte administrative

Bordeaux : la place du Parlement - crédits : Jean-Pierre Bouchard/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Bordeaux : la place du Parlement

Autres références

  • BORDEAUX, LE TEMPS DE L'HISTOIRE, ARCHITECTURE ET URBANISME AU XIXe SIÈCLE 1800- 1914 (R. Coustet et M. Saboya)

    • Écrit par
    • 988 mots

    Engagée dans les années 1970, la réhabilitation de l'architecture du xixe siècle n'est plus à faire, ni auprès des historiens de l'art ni auprès des responsables du patrimoine, même si un public plus large n'a pas toujours suivi.

    Longtemps, cette architecture a été regardée...

  • AQUITAINE

    • Écrit par et
    • 7 512 mots
    • 4 médias
    ... siècle par l'importance locale des bourgades et des petites villes, qui jouent un rôle de relais entre les deux grandes aires d'urbanisation. Au nord-ouest, l'agglomération bordelaise domine très largement ; l'aire urbaine est forte de 1 158 000 habitants en 2012 (737 500 pour les vingt-huit...
  • CHABAN-DELMAS JACQUES (1915-2000)

    • Écrit par
    • 887 mots

    Général à vingt-neuf ans, député radical à trente et un ans, maire de Bordeaux durant quarante-sept ans, ministre de Mendès France, Premier ministre de Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas a été aux premiers rangs de la vie politique durant un demi-siècle. À sa mort, survenue le 10 novembre...

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  • FRANÇAIS EMPIRE COLONIAL

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