BORDEAUX
Géographie
La ville de Bordeaux représente 57 p. 100 de la population du département de la Gironde et 25 p. 100 de celle de la région Aquitaine.
L'agglomération s'étend largement de part et d'autre de la Garonne, mais dans une dissymétrie inscrite historiquement dans son développement économique. Sur la rive gauche, son développement vers l'ouest est considérable ; il s'appuie sur les liaisons vers Toulouse et Bayonne qui constituent, jusqu'à vingt kilomètres du centre urbain, des axes majeurs de croissance alors que, vers l'océan, l'extension se poursuit largement sur les confins du massif forestier, formant un large „quadrant nord-ouest“ appuyé sur les communes de Mérignac et de Saint-Médard-en-Jalles. Sur la rive droite, et malgré la force des relations vers le nord, l'agglomération se limite aux premières communes du plateau de l'Entre-deux-Mers et s'achève, vers le nord-ouest, au Bec-d'Ambès entre la Garonne et la Dordogne.
Ensemble urbain très étendu (évalué à 1 692 km2 par l'Agence d'urbanisme chargée de la réalisation du nouveau schéma d'agglomération), la ville elle-même n'en constitue que 2,5 p. 100 de la superficie, la communauté urbaine, 7 p. 100. Ces pourcentages traduisent clairement une extension démesurée de l'habitat et des activités, les contraintes topographiques et spatiales n'ayant joué que faiblement. Leur combinaison, bien au contraire, a largement favorisé l'urbanisation, avec le mitage des lotissements et la diffusion de multiples zones d'activités s'ancrant à proximité d'un système de desserte très ouvert.
Ainsi, l'agglomération bordelaise présente-t-elle une structure radioconcentrique extrêmement typée. Un cœur dense s'inscrit à l'intérieur des cours et constitue le centre, hérité du xviiie siècle en sa partie la plus prestigieuse proche du fleuve et du début du xixe siècle pour des quartiers péri-centraux moins chargés d'activités et de symboles urbains. Au-delà, et jusqu'aux boulevards qui délimitent l'essentiel de la commune de Bordeaux, s'étendent les célèbres quartiers d'„échoppes“, ces maisons basses qui concourent à une faiblesse de densité caractéristique de l'agglomération et imposent des charges d'équipements collectifs considérables, transports en commun notamment. Ensuite s'étend en profondeur la banlieue, en une triple auréole. Jouxtant Bordeaux, il y a d'abord les banlieues les plus anciennes, hétérogènes mais très denses ; elles s'articulent autour de centres communaux bien constitués et progressivement renforcés de multiples activités commerciales : Mérignac d'abord, mais aussi Pessac, Talence, Blanquefort et Eysines sur la rive gauche, Cenon, Lormont et Floirac sur la rive droite expriment le dynamisme de communes de plusieurs dizaines de milliers d'habitants. Au-delà, l'occupation devient moins dense, bien que l'urbanisation soit toujours continue : à proximité de la rocade de contournement, c'est l'auréole des zones industrielles constituée dans les années 1960, séparées par un habitat pavillonnaire continu et animé de centres communaux plus modestes. Enfin, aux marges de la communauté urbaine, commence le périurbain des lotissements plus ou moins séparés et du piquetage de bâtiments industriels plus ou moins assemblés en noyaux modestes.
Par ses mutations, le port s'inscrit au croisement de l'activité locale et du tissu urbain qui fut très durablement structuré par son développement du xviiie siècle à la première moitié du xxe. Stabilisé depuis le début des années 1990 autour de 9 millions de tonnes, son trafic le situe au septième rang des ports français, mais loin des six premiers et en fait un port régional actif, certes, mais beaucoup moins qu'au[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean DUMAS : professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Charles HIGOUNET : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
BORDEAUX, LE TEMPS DE L'HISTOIRE, ARCHITECTURE ET URBANISME AU XIXe SIÈCLE 1800- 1914 (R. Coustet et M. Saboya)
- Écrit par Claude MIGNOT
- 988 mots
Engagée dans les années 1970, la réhabilitation de l'architecture du xixe siècle n'est plus à faire, ni auprès des historiens de l'art ni auprès des responsables du patrimoine, même si un public plus large n'a pas toujours suivi.
Longtemps, cette architecture a été regardée...
-
AQUITAINE
- Écrit par Jean DUMAS et Charles HIGOUNET
- 7 512 mots
- 4 médias
... siècle par l'importance locale des bourgades et des petites villes, qui jouent un rôle de relais entre les deux grandes aires d'urbanisation. Au nord-ouest, l'agglomération bordelaise domine très largement ; l'aire urbaine est forte de 1 158 000 habitants en 2012 (737 500 pour les vingt-huit... -
CHABAN-DELMAS JACQUES (1915-2000)
- Écrit par Charles-Louis FOULON
- 887 mots
Général à vingt-neuf ans, député radical à trente et un ans, maire de Bordeaux durant quarante-sept ans, ministre de Mendès France, Premier ministre de Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas a été aux premiers rangs de la vie politique durant un demi-siècle. À sa mort, survenue le 10 novembre...
-
COMBES LOUIS (1754-1818)
- Écrit par Daniel RABREAU
- 391 mots
-
FRANÇAIS EMPIRE COLONIAL
- Écrit par Jean BRUHAT
- 16 688 mots
- 19 médias
...effet l'importation des produits des plantations, leur réexportation, l'exportation vers les colonies des fabrications françaises et la traite négrière. Avec leur somptueuse architecture, leurs hôtels particuliers, leur bourgeoisie audacieuse, des ports comme Bordeaux, Nantes, Marseille et Rouen sont... - Afficher les 8 références