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BORIS MIKHAÏLOV. JOURNAL UKRAINIEN (exposition)

Une objectivité sans concession

Bientôt, le regard du photographe s’affranchit de la recherche du style et du prétexte artistique pour entreprendre une démonstration de l’échec social qui a suivi un bouleversement historique. Courant sur la période 1998-1999, le chapitre Case History tisse la fresque tragique de toute une frange de la population ukrainienne – laissés-pour-compte, sans-abri, drogués ou chômeurs –, montrés sans mise en scène et dans tout leur dénuement. Ici, Boris et Vita Mikhaïlov offrent, en contrepartie d’un soutien matériel à leurs modèles, une série de portraits sur le thème récurrent de la misère, du dénuement, de la déshérence, comme pour mettre en évidence le perpétuel désenchantement de révolutions, que la scénographie fait résonner avec les extraits de Diary, journal tenu entre 1973 et 2016. Black Archive (1968-1979), collection des premiers tirages noir et blanc, et la récente installation funèbre Temptation of Death complètent le parcours que propose en quelque quatre cents tirages la Maison européenne de l’œuvre du photographe. Cette rétrospective est complétée par l’installation, sur la structure circulaire de la Bourse de commerce, de la série monumentale At Dusk, frise de cent dix tirages panoramiques exécutés en 1993 sur une réflexion autour de la vanité de l’histoire et sur le passage des tragédies qui s’y enlisent.

— Hervé LE GOFF

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Média

De la série <em>Dance</em>, B. Mikhaïlov - crédits : © Boris Mikhaïlov, VG Bild-Kunst, Bonn. Courtesy Galerie Suzanne Tarasiève, Paris

De la série Dance, B. Mikhaïlov