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BORORO, Amérique

Indiens d'Amérique du Sud, les Bororo, qui seraient moins de 1 000, habitent le Mato Grosso et le Goiás occidental au Brésil et se rencontrent également en petit nombre au-delà de la frontière bolivienne. Les Bororo ont été avant tout chasseurs, collecteurs et pêcheurs ; mais, dans la région du rio Vermelho, on voit leurs femmes cultiver le manioc, le maïs et le riz introduit récemment. La raréfaction du gibier et les nouveaux outils mis à la disposition des Indiens par le Service de protection brésilien ont entraîné un développement de l'agriculture et renforcé, en conséquence, la position de la femme, qui s'en occupe. Ainsi donc, les familles qui comportent le plus grand nombre de femmes sont les plus riches.

L'artisanat bororo est simple. Les femmes fabriquent de la vannerie et de la poterie sans décor. Mais les Bororo excellent dans la fabrication des armes, la complexité et le décor de celles-ci variant selon la fonction : les arcs communs sont en bois nu ; des arcs de grande chasse sont plus ornés et l'arc d'apparat est décoré de plumes rares et de fourrures. Dans le village de Kejara où réside le chef de tous les Bororo du rio Vermelho, étudié en 1936 par Claude Lévi-Strauss et décrit dans Tristes Tropiques, la société est divisée en deux phratries exogamiques subdivisées en plusieurs clans. Ces clans sont liés les uns aux autres par un réseau d'obligations et de droits. Chacun a la possession exclusive de noms, de chansons, de danses, ainsi que de certaines techniques et de certains objets et matériaux. Cela crée une hiérarchie de clans riches et pauvres, privilégiant ceux qui ont le droit de fabriquer les arcs les plus somptueux, d'utiliser les plumes de grande valeur, etc.

Dans le village de Kejara, les maisons sont disposées en cercle ; le centre est occupé par la maison des hommes, lieu de réunion et de travail de la société masculine. Un axe divise le village en deux moitiés où se trouvent des maisons appartenant à l'une et l'autre phratrie.

— Susana MONZON

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  • HUMAINS ET NON-HUMAINS (anthropologie)

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    • 2 238 mots
    ...déjà au sujet de ce que, selon l’ethnographe Karl von den Steinen, un informateur bakaïri du bassin du Haut Xingu brésilien lui avait rapporté : « Les Bororo sont des perroquets ara et les Trumai sont des animaux aquatiques ». Lévy-Bruhl y voyait l’application d’un principe de participation et d’une logique...