BOUDDHISME (Arts et architecture) La pagode
Corée
Ravagé par une invasion chinoise à la fin du viie siècle, Kokuryǒ (royaume septentrional) n'a pas conservé d'exemple de ce type d'édifice. Au sud-est, près de Puyǒ, dernière capitale du royaume de Paekche, le plan d'un monastère a pu être reconstitué. La pagode était située sur l'axe central unissant la porte au sanctuaire. Bientôt, sous l'influence des Tang, deux pagodes symétriques précéderont le sanctuaire.
Aucun vestige d'architecture en bois n'a subsisté, mais de nombreux monuments en pierre, qui imitent les pagodes en brique des Tang, ont été préservés. Le plus ancien, datant de 634, se trouve à Kyǒngju, capitale du royaume de Silla (au sud-ouest de la péninsule). Cette pagode carrée est montée sur un socle en appareil cyclopéen et ses trois étages sont faits d'assises de pierres taillées en forme de briques. Le premier étage, très massif, s'orne sur chaque face d'une fausse porte à deux vantaux, sur lesquels sont représentés des rois-gardiens en haut relief. Cet étage est couronné d'un toit supporté par des assises en encorbellement et surmonté de deux autres étages moins larges et moins hauts. On pense qu'en son état primitif l'édifice comportait encore d'autres étages. Dans un autre parti architectural, les étages sont faits de dalles de pierre, renforcées de part et d'autre par des pilastres. L'un des exemples les plus typiques est le Sokka-tap (pagode de Çākya-muni), précédant à l'ouest le sanctuaire du Pulkuk-sa, fondé en 752 non loin de Kyǒngju. Haut de 7,25 m, il comporte trois étages montés sur un double socle carré et il est couronné par un joyau taillé dans la pierre. Ce modèle se perpétuera jusqu'au xe siècle, avec beaucoup de variantes dans le nombre des étages, leur épaisseur et leur hauteur.
Au Pulkuk-sa, en pendant au Sokka-tap s'élève le Tabo-tap (pagode de Prabhuta-ratna), d'une forme très originale. Haut de 9,59 m, il se compose, sur un haut socle muni sur chaque face d'une rampe d'accès, d'un étage carré dont le toit est supporté par de lourdes consoles imitant l'architecture en bois ; Ce dernier supporte trois étages octogonaux. Un large toit à huit pans couronne l'ensemble ; il est surmonté d'une aiguille en pierre ornée de disques sculptés, s'inspirant du parasol qui s'élève au-dessus du stūpa indien.
À l'époque Koryǒ (918-1392) dominent les plans octogonaux, aux formes plus élancées et souvent entièrement couvertes de sculptures, qui s'inspirent des modèles chinois des époques Song et Yuan.
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Écrit par
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
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Média
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