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BOUDDHISME (Histoire) L'expansion

Au Tibet et en Mongolie

La conversion du Tibet au bouddhisme se confond avec l'introduction des civilisations indienne et chinoise, dans ce pays isolé et resté à l'écart des grands courants culturels jusqu'au milieu du viie siècle de notre ère. Le bouddhisme pourtant, d'après la légende, serait apparu au Tibet bien plus tôt, sous le règne de Tho-tho Ri-gyan-btsan (au ive s. env.). D'après la tradition, qui schématise à peine la réalité historique, le roi Srong-btsan-sgam-po (mort en 649) aurait envoyé en Inde, sans doute au Cachemire, son ministre Thon-mi Sambhota pour y apprendre l'écriture. C'est le début d'une longue période d'échanges entre l'Inde et le Tibet. Mais, concurremment à l'influence indienne, l'influence chinoise se fit sentir au Tibet : le roi Srong-btsan-sgam-po épousa deux princesses, une Népalaise et une Chinoise, adoptées d'ailleurs ultérieurement par le bouddhisme tibétain comme deux formes de la perfection de sapience (prajñāpāramitā), la Tārā verte et la Tārā blanche. Le bouddhisme que prêchaient les moines indiens ne triompha du bouddhisme chinois, teinté, semble-t-il, de chan, que lors de la controverse publique provoquée par un successeur de Srong-btsan-sgam-po et dite concile de Lha-sa (fin du viiie s.).

Le curieux personnage que les Tibétains considèrent comme le fondateur du lamaïsme (du nom des moines, bla-ma, « supérieur », équivalent du sanskrit guru), Padmasambhava, est originaire des provinces frontières de l'Inde du Nord-Ouest. Il introduisit en particulier des pratiques psychosomatiques caractéristiques du Vajrayâna. Il est considéré comme un grand « magicien », qui parvint à triompher des prêtres Bon-po, adversaires du bouddhisme. De nombreux textes bouddhistes furent traduits du sanskrit à cette époque. Les Bon-po triomphèrent cependant, sous le règne du roi Glang-dar-ma, qui s'efforça d'éliminer le bouddhisme et y parvint presque.

Aux alentours de l'an mille, une nouvelle vague d'influence indienne assura, cette fois définitivement, l'implantation de la doctrine. Des réformateurs, dont le plus grand est Atīça (979-1054), s'efforcèrent de rendre au bouddhisme sa pureté, alors que d'autres prédicateurs, en particulier des Cachemiriens, introduisaient de nouveaux « cycles », tel celui de la « Roue du temps », et que la constitution du canon tibétain (Tañjur et Kañjur) était menée à son terme.

Au xiiie siècle, un abbé de l'important monastère de Sa-skya (« la Terre blanche ») nommé Phags-pa, appelé à sa cour par Kubilaï, dota d'une écriture la langue mongole : c'est le début de la conversion des Mongols.

Au xve siècle, un nouveau réformateur tibétain, Tson-kha-pa, se réclamant de l'exemple d'Atīça, entreprit de réformer à nouveau le bouddhisme et de restaurer la discipline dans toute sa rigueur. Il est le fondateur de l'« Église jaune ».

Dans la seconde moitié du xvie siècle, un abbé de l'Église jaune convertit à nouveau les Mongols. C'est le moment où se fixe le double pontificat des Églises tibétaine et mongole : un pan-chen-lama (Guru paṇḍita), résidant à Chi-ga-tse, est considéré comme une incarnation d'Amitābha, tandis qu'un dalaï-lama (dalai, océan en mongol), incarnation d'Avalokiteçvara, réside à Lha-sa.

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Bonzes - crédits : chain45154/ Moment/ Getty Images

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  • BAREAU ANDRÉ (1921-1993)

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    André Bareau a été la totale incarnation des vertus que requiert l'étude approfondie du bouddhisme et de celles qu'elle est susceptible d'apporter en retour. Né en 1921 à Saint-Mandé, il passa à dix-sept ans le concours de l'école normale d'Auteuil et s'y prépara au métier d'instituteur, mais son attirance...

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