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BOUDDHISME (Les grandes traditions) Bouddhisme chinois

Les pèlerinages

Xuanzang - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Xuanzang

Le désir de se procurer des textes sacrés, celui de s'instruire auprès des maîtres étrangers, cachemiriens et indiens principalement, et enfin l'intérêt porté aux lieux saints du bouddhisme furent à l'origine d'un vaste mouvement de pèlerinages de Chine vers l'Asie centrale et vers l'Inde. Commencé dès la fin du iiie siècle, il s'amplifie à partir de 400. Le premier pèlerin illustre pour avoir laissé une relation détaillée de son voyage est Faxian. Faxian fit route par les oasis du Xinjiang, visita l'Inde centrale, le Bengale et Ceylan, et rentra en Chine par la voie des mers. Parmi les autres pèlerins célèbres, citons le laïc Song Yun, chargé par une impératrice des Wei du Nord d'une mission auprès des chefs de royaumes indiens au début du vie siècle, mais surtout Xuanzang (602-664) et Yijing (635-713). Le premier part pour l'Inde en 629 en passant par les oasis du Gansu et du Xinjiang (Dunhuang, Turfān, Karashar et Kuchā), traverse la Sogdiane, la Bactriane et le bassin de l'Indus. Il passe une douzaine d'années à parcourir l'ensemble de la péninsule indienne et rentre par les oasis du sud du Xinjiang (Kashgar, Yarkand, Khotan, Niya). Il est de retour à Chang'an (l'actuelle Xi'an) en 647, ramenant avec lui 657 ouvrages bouddhiques indiens. Deux documents importants ont été laissés de ce voyage : le Mémoire sur les contrées occidentales (Xiyuji), rédigé par un des disciples de Xuanzang en 646 et une longue biographie du maître achevée en 688. La route du Sud, par les océans, est décrite avec précision par Yijing, qui s'embarque à Canton en 671, passe par Palembang, sur les côtes sud-est de Sumatra, débarque dans le golfe du Bengale, gagne les lieux saints, quitte enfin l'Inde en 685 et réside plusieurs années dans le grand centre bouddhique de Palembang. C'est là qu'il compose deux célèbres ouvrages historiques (la Relation sur le bouddhisme envoyée des mers du Sud et la Relation sur les moines éminents qui allèrent chercher la Loi dans les contrées occidentales) dont les manuscrits furent envoyés en Chine en 692.

Les voyages à l'intérieur de l'Asie deviennent plus difficiles à partir du moment où la Chine perd le contrôle des oasis du Xinjiang à la fin du viiie siècle et les pèlerinages sont de plus en plus rares après la répression des années 843-845 qui entraîne la ruine des grandes communautés bouddhiques de l'époque Tang. Le dernier pèlerinage important a lieu en 966.

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Écrit par

  • : professeur honoraire au Collège de France, membre de l'Institut
  • : diplômée de Chinois et de russe à l'École nationale des langues orientales, licenciée de chinois, diplômée de l'université de Pékin

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Médias

Buddha Sakyamuni - crédits : International Dunhuang Project/ Middle Way Education ; CC BY-SA 3.0

Buddha Sakyamuni

Bezeklik, Chine - crédits : Philippe Wang/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Bezeklik, Chine

Xuanzang - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Xuanzang

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