BOURG-EN-BRESSE
Bourg (prononcer Bourq), commune de 42 146 habitants (en 2012) et chef-lieu du département de l'Ain, est située au sud-est de la plaine de l'Ain, à 226 mètres d'altitude, au pied des collines du Revermont, sur la rive gauche de la Reyssouze. La ville de Bourg est associée, sur le plan identitaire, à la Bresse en tant que capitale de cette région et porte-drapeau de la gastronomie bressane (volaille à la crème, quenelles de brochet, fromage bleu, crêpes parmentier, gâteau de foies blonds). Bourg-en-Bresse a donc une double vocation de ville administrative et de capitale économique.
Si la légende rapporte que des druides avaient dressé des menhirs à la confluence de la Reyssouze et d'un ruisseau, l'occupation humaine ne remonte qu'à l'époque gallo-romaine. Au xiiie siècle, les sires de Bagé construisent un modeste château avec les menhirs récupérés dans les ruines du fort romain. Les riches heures de Bourg commencent en 1272 quand Bourg passe, par mariage, sous le contrôle de la famille de Savoie, qui en fait la capitale de la province de Bresse au xve siècle. Au siècle suivant, malgré la peste, Bourg compte 4 000 habitants, ses marchés sont actifs, les constructions se multiplient, telles la citadelle ou la collégiale Notre-Dame. C'est aussi au début du xvie siècle que Marguerite d'Autriche fait édifier le monastère de Brou (écart de Bourg-en-Bresse), chef-d'œuvre architectural et véritable dentelle de pierre. En 1601, par le traité de Lyon, la Bresse est rattachée au royaume de France qui confirme l'importance de la fonction judiciaire de Bourg. La Révolution ne perturbe pas trop les 7 000 Burgiens.
La ville évolue lentement grâce au chemin de fer qui arrive en 1856 à Bourg, dont la population atteint 20 000 habitants à la fin du xixe siècle. Cependant, dans les années 1930, le voyageur ou l'habitant occasionnel, tel Paul Nizan, ne voit dans cette ville que monotonie et fonctionnaires. Le décollage industriel ne s'amorce qu'après la Seconde Guerre mondiale. Bourg-en-Bresse, véritable carrefour ferroviaire et autoroutier entre Paris et Genève et entre Lyon et l'est de la France, est aujourd'hui le premier pôle poids lourds de France avec Renault Trucks, le deuxième pôle de carrosserie industrielle avec Lamberet, un centre de l’industrie du câble et un puissant technopôle agroalimentaire avec Alimentec. Depuis 2001, Bourg a pris la tête d'une agglomération, appelée « l'agglo », de quinze communes regroupant plus de 73 386 habitants.
Les Burgiens d'aujourd'hui ne sont plus les « ventres jaunes » d'hier, appellation peu aimable liée à la consommation de gaudes ou galettes de maïs, ils ont la chance d'habiter une ville « à la campagne », bien desservie, animée par de nombreuses manifestations économiques et culturelles. Cette ville qui a enfanté de beaux esprits, tels Jérôme Lalande, brillant astronome au xviiie siècle et Edgar Quinet, intellectuel républicain du xixe siècle, est une étape patrimoniale à tous les sens du terme.
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Écrit par
- Bruno BENOIT : professeur des Universités, I.E.P. de Lyon (histoire contemporaine), membre du Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes
Classification
Médias