BOURGOGNE
Une région de passages et de carrefours
Une voie de passage nord-sud essentielle
La région se situe sur une des voies de passage les plus empruntées entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud. Depuis des siècles, s'y rejoignent des voies venues du nord-ouest (Bassin parisien, Royaume-Uni), du nord (Lorraine, Luxembourg), du nord-est (Alsace, Suisse, Allemagne, Europe centrale), et qui filent ensuite vers Lyon, la Méditerranée ou l'Italie du Nord. Aujourd'hui, la région se définit encore comme une zone de transit. Des voies ferrées majeures la traversent. La ligne classique Paris-Lyon-Méditerranée voit passer chaque jour entre 150 et 270 trains au total, marchandises et voyageurs ; la ligne T.G.V. ne concerne directement que Mâcon et Montchanin mais des rames T.G.V. relient Dijon et Chalon-sur-Saône à Paris ; le tronçon Dijon-Mulhouse du T.G.V.-Rhin-Rhône renforce depuis 2012 le rôle ferroviaire de la ville.
Environ 500 kilomètres d'autoroutes parcourent la région, dont l'A6, qui joint Paris et Lyon par Beaune et l'A39, qui la double à l'est, l'A31, venue du nord, l'A36, venue de l'est, l'A40, qui file sur Genève. Les flux se concentrent particulièrement sur l'axe de la Saône, où l'A6 voit passer chaque année 20 millions de véhicules, dont 100 000 les jours de pointe !
Le reste de la Bourgogne reste moins bien desservi. Nevers n'a été reliée par autoroute et route à quatre voies à Paris qu'en 2004 et la relation avec Dijon reste difficile, malgré des améliorations. La liaison quatre voies Centre-Europe-Atlantique, qui joindra Chalon-sur-Saône ou Mâcon à Digoin, est loin d'être terminée. Ailleurs, les voies de communication restent moins denses, dans des zones, il est vrai, moins peuplées.
Carrefour ou tunnel ?
La Bourgogne supporte donc un important trafic, de poids lourds notamment, sans en tirer tous les bénéfices potentiels. Les transports routiers n'y créent pas, en moyenne, plus d'emplois que dans le reste de la France. Les touristes français et européens qui vont vers le Midi la traversent mais s'arrêtent peu de temps (les séjours sont deux fois plus courts que pour la moyenne française) : en ce sens, la Bourgogne fait un peu figure de région-tunnel. Des réalisations récentes ou en cours tentent de combler ces retards : quatre plates-formes logistiques, interconnectant différents modes de transport, organisent le trafic dans le Val-de-Saône. On s'efforce de retenir les touristes plus longtemps, en développant, par exemple, le tourisme fluvial ou culturel.
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Écrit par
- Robert CHAPUIS : professeur émérite, université de Bourgogne
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