BOURGOGNE
La population : pleins et vides
Les axes urbanisés dynamiques
L'axe du Val-de-Saône, entre Dijon et Mâcon, rassemble à lui seul près de 40 p. 100 de la population, et trois des quatre principales aires urbaines s'y localisent : Dijon (377 600 habitants en 2012), Chalon-sur-Saône (133 500) et Mâcon (99 800), ensembles urbains auxquels on peut ajouter celui de Beaune, beaucoup plus petit.
Sur cet axe, Dijon, ville administrative et universitaire, concentre une bonne partie du tertiaire supérieur de la région, mais en est aussi le premier centre industriel. Chalon-sur-Saône, plus industrielle, a bénéficié, vers 1840, de la délocalisation partielle des usines sidérurgiques du Creusot. Mâcon serait restée une petite ville si elle n'avait bénéficié de la préfecture ; ville essentiellement tertiaire, elle souffre de la concurrence de Chalon-sur-Saône et de Lyon, située à 80 kilomètres.
À l'autre extrémité de l'axe Paris-Lyon, les vallées de l'Yonne et du bas-Armançon abritent le deuxième espace fortement peuplé de la région (250 000 habitants), polarisé par Auxerre (92 300 dans l'aire urbaine) et Sens (62 100). Ces deux villes périclitaient, lorsqu'elles ont bénéficié, dans les années 1950, de délocalisations industrielles parisiennes. Aujourd'hui, l'agglomération parisienne les régénère encore, grâce à l'installation de retraités et de ménages ayant gardé leur emploi à Paris : Sens tombe désormais dans l'orbite de la capitale et Auxerre est en passe d'y être englobée. La croissance de la population et des investissements est ici la plus rapide de la région.
Les axes urbanisés en difficulté
Le Val-de-Loire bourguignon rassemble moins de 200 000 habitants et ne comporte, à côté d'un chapelet de petites villes, qu'une seule aire urbaine importante, Nevers (60 100 habitants dans l'aire urbaine en 2012). Cette partie de la Bourgogne a beaucoup souffert du déclin de ses anciennes industries (métallurgie, houille), mal compensé par les implantations de l'après-guerre (construction électronique, électrique, mécanique). Elle connaît actuellement un sévère déclin démographique, même à Nevers, où le développement du secteur tertiaire ne comble pas le recul industriel.
Enfin, le sillon industriel du Creusot/Montceau-les-Mines doit sa fortune initiale à la création, à la fin du xviiie siècle, d'une industrie métallurgique développée, au siècle suivant, par la famille Schneider. La lente agonie des charbonnages et la faillite de Creusot-Loire (ex-Schneider) en 1984 ont miné l'activité économique du sillon. Malgré la mise en place d'un pôle de reconversion, la population diminue constamment depuis les années 1980 : de 100 000 habitants au total, les agglomérations du Creusot/Montceau-les-Mines étaient tombées à 81 000 en 1999 avant de remonter à 95 000 en 2011.
La diagonale du vide
Sur les 90 p. 100 qui forment le reste du territoire, vivent moins de 30 p. 100 des Bourguignons. Ces régions rurales, qui comptent généralement moins de 25 hab/km2 et souvent moins de 15, qualifiées parfois de « désert bourguignon », font partie de la « diagonale du vide » française. La diminution de la population y reste localement inquiétante. L'agriculture y tient une place relativement importante, mais une bonne partie de la main-d'œuvre se déplace quotidiennement vers les grands axes urbanisés ou les petites villes industrielles (Avallon, Montbard, Châtillon-sur-Seine).
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Écrit par
- Robert CHAPUIS : professeur émérite, université de Bourgogne
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