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BOURIATES

Un État : la république autonome des Bouriates

La Bouriatie fut, de 1923 à 1991, une république autonome de la R.S.F.S.R. (république socialiste fédérative soviétique de Russie), la R.S.S.A. des Bouriates (qui s'est appelée, jusqu'en 1958, R.S.S.A. des Bouriates-Mongols). Elle demeure une république autonome dans la république fédérative de Russie. Elle s'étend dans le sud de la Sibérie orientale, en Transbaïkalie, zone située à l'est du lac Baïkal, sur 351 300 km2, soit près d'une fois et demie la Grande-Bretagne, et sa population, au 1er janvier 1991, était évaluée à 1 049 000 habitants. Dans les années soixante, les trois quarts d'entre eux étaient des Russes, concentrés dans les villes, les centres industriels, les pêcheries et sur la rive droite de la Selenga ; 20 p. 100 étaient des Bouriates, répartis dans toute la R.S.S.A. ; un petit nombre d'Evenk (du groupe ethnique toungouso-mandchou) se rencontrait plutôt dans le nord du pays. (Il semble qu'il n'y ait plus de recensement par ethnie depuis 1979.)

Un relief en grande partie montagneux (80 p. 100 du territoire qui culmine à 3 546 mètres dans les monts Saïan) et une structure géologique tourmentée font de la R.A. des Bouriates une région aux paysages pittoresques, se rattachant en partie au monde de la taïga montagneuse sibérienne (50 p. 100 de mélèzes ou Larix dahurica, 25 p. 100 de pins sylvestres, enfin des cèdres, des épicéas et des sapins selon l'exposition), et en partie au monde des steppes de l'Asie centrale, tant par sa flore (de 1 700 à 1 800 espèces, dont certaines en voie de disparition) que par sa faune. Son climat est continental, à anticyclone hivernal, mais ses rigueurs (amplitudes moyennes : de 40 à 47 0C) sont adoucies aux approches du Baïkal – véritable mer intérieure de 35 000 km2 et d'un volume d'eau de 27 000 km3, soit trois cents fois le lac de Genève. Quant au réseau fluvial, dense et poissonneux, il se rattache, à l'ouest, au bassin de l'Ienisseï (Eniseï) et, à l'est, à celui de la Lena, et il est complété par des sources minérales d'origine tectonique.

Jusqu'à la révolution, l'économie bouriate était extrêmement arriérée et l'industrie à peu près inexistante (1 500 ouvriers au total). La Bouriatie ne jouait un rôle que par le commerce de transit entre la Russie et la Mongolie, et, au-delà, la Chine. L'occupation principale restait l'élevage semi-nomade : en 1928-1929, on comptait encore 11,6 p. 100 de nomades, 76,6 p. 100 de semi-nomades et seulement 9,8 p. 100 de sédentaires. Mais, dix ans plus tard, la collectivisation des terres et du bétail étant achevée, la sédentarisation était complète et l'agriculture se développait à côté de l'élevage : en 1965, 787 600 ha de terres étaient emblavés et donnaient, en dépit de la sécheresse, 405 000 t de grain, 182 000 t de pommes de terre et 723 000 t de fourrage ensilé. Urbanisation et industrialisation progressaient aussi de pair, grâce aux ressources diverses du sol et sous-sol (minerai de fer, houille, or et minéraux rares) et aux facilités des voies de communication (Transsibérien et bifurcation de la voie ferrée vers la Mongolie et la Chine, voies fluviales). Les principales branches de l'industrie sont la construction mécanique (dans la vallée de la Selenga principalement), la production de matériaux de construction, le travail du bois, des fourrures et des peaux, les industries alimentaires et textiles. Plus de la moitié de la population est maintenant citadine. Les deux plus anciennes villes sont la capitale de la R.A., Ulan-Ude (anc. Verkhne-Udinsk), fondée en 1666 et comptant, en 1989, 353 000 habitants, et Kiakhta, cité commerçante et frontalière, édifiée en 1728. On dénombre cinq villes et quatorze agglomérations à caractère urbain.[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)

Classification

Autres références

  • AÏMAG

    • Écrit par
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    À partir du XIIIe siècle, chez les Mongols, c'est une sous-tribu ayant un territoire de...

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