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BOURSE Marchés de valeurs mobilières

Les fluctuations des cours sont-elles prévisibles ?

Un élément essentiel pour comprendre l'évolution des cours en bourse est le rôle clé joué par les anticipations des agents économiques. Acheter une action ou une obligation, c'est acheter une chronique de flux futurs de revenus (et éventuellement un flux de revente) procurés par cette action ou cette obligation. Si les revenus (les coupons) sont connus d'avance pour une obligation à taux fixe, ils ne le sont pas pour une obligation à taux variable ou pour une action. Quant au prix de revente, il est incertain tant pour une action que pour une obligation. C'est donc bien sur la base d'anticipations de flux incertains que les décisions d'achat et de vente de produits financiers se prennent et que les prix d'équilibre se forment sur le marché.

Il existe plusieurs approches pour étudier l'évolution des prix des actifs négociés en bourse.

L'approche fondamentaliste

L' approche fondamentaliste considère que tout actif financier a une valeur intrinsèque égale à la valeur actualisée (c'est-à-dire exprimée en unités monétaires d'aujourd'hui) de la chronique de flux futurs anticipés procurés par cet actif. La valeur « vraie » ou intrinsèque d'un actif financier repose donc sur des prévisions subjectives, établies à partir des informations économiques disponibles, tant micro-économiques (relatives à l'émetteur) que macro-économiques (taux d'inflation, taux d'intérêt, taux de change, croissance économique, taux de chômage, déficit public, etc.). Cela explique que tous les investisseurs ne puissent s'accorder sur cette valeur intrinsèque. Mais le prix de l'actif observé sur le marché fluctuerait autour de sa valeur intrinsèque. Aussi, les fondamentalistes pensent que les marchés sont prédictibles, à moyen et à long terme, dans la mesure où les prix finiraient toujours par converger vers la valeur intrinsèque des titres.

L'approche chartiste

L'approche chartiste tente, pour sa part, de prévoir l'évolution à court terme des cours futurs, en se fondant sur des graphiques et des configurations représentatifs de l'historique des cours des valeurs. Cette approche se fonde sur le comportement mimétique des opérateurs sur les marchés. En effet, si les opérateurs appliquent tous les mêmes recettes de gestion, les cours auront tendance à évoluer dans le sens qui correspond à leurs prévisions ou croyances (selon le principe des anticipations auto-réalisatrices). En d'autres termes, ce n'est pas forcément parce qu'ils prévoient correctement une hausse ou une baisse que celle-ci survient, mais simplement parce qu'ils alimentent massivement le marché avec leurs ordres d'achat ou de vente.

L'approche de la marche aléatoire

L'approche de la marche aléatoire (Random Walk Theory) s'appuie quant à elle sur l'hypothèse d'efficience des marchés financiers. Un marché est considéré comme efficient si, à tout moment, les cours intègrent toute l'information disponible, c'est-à-dire toute l'information passée et toutes les anticipations sur les événements futurs. Or les prévisions sur ces événements futurs sont entachées d'erreurs qui sont, elles, totalement imprévisibles. Elles relèvent du hasard. Aussi, les cours des actifs financiers vont suivre une marche au hasard. Cela ne signifie pas que les cours évoluent de façon aléatoire, sans rapport avec les fondamentaux de l'économie et des entreprises cotées. Cependant, comme leur évolution dépend d'événements largement imprévisibles, les cours futurs ne peuvent pas être prévus. Selon cette approche, les investisseurs et les gérants de fonds ne peuvent espérer obtenir sur le long terme un rendement supérieur à celui du marché.

La fiabilité des diverses théories et techniques[...]

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Écrit par

  • : docteur et professeur des Universités
  • : professeur à l'université de Limoges, directeur du Laboratoire d'analyse et de prospective économiques

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Média

Les dix premières places financières en termes de capitalisation boursière (fin 2012) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les dix premières places financières en termes de capitalisation boursière (fin 2012)

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