BOURSE Réglementation des marchés boursiers
L'organisation des marchés
La nature des Bourses a radicalement changé depuis le milieu des années 1980 en Europe. En France, la Compagnie des agents de change était jusqu'en 1987 une instance professionnelle qui organisait les cotations entre ses membres. La Bourse était un club fermé et monopolistique.
L'ouverture des Bourses
À la fin des années 1980 cependant, la concurrence est venue de Londres : de puissants intermédiaires financiers (souvent des banques américaines), disposant de capitaux importants, étaient en mesure d'acheter et de vendre des « blocs » d'actions à des investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension ou les sociétés d'assurances. Or de cette époque date aussi le commencement d'un mouvement de diversification des placements des investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension américains. La Bourse de Londres a réussi, sur ces bases, à prendre des parts de marché significatives sur les Bourses d'Europe continentale, à travers un système de cotation appelé SEAQ International. Ce système permettait aux membres de la Bourse de Londres de « faire le marché » (market making). Le market making consiste, pour un intermédiaire, à afficher en permanence une fourchette de prix à l'achat et à la vente (appelée bid-ask), sur lesquels il s'engage à réaliser des transactions jusqu'à un montant déterminé. Le teneur de marché fournit ainsi la liquidité dont les investisseurs ont besoin, et il se rémunère grâce à la différence entre ses prix de vente et ses prix d'achat.
Les pouvoirs publics français ont alors supprimé le monopole des agents de change. Les plus grandes banques et compagnies d'assurance ont acheté des charges d'agent de change, rebaptisées sociétés de Bourse, puis entreprises d'investissement en application de la directive sur les services d'investissement de 1993, devenue la directive « Marchés d’instruments financiers » (M.I.F), applicable depuis novembre 2007.
Les marchés électroniques
Un facteur très important de l’évolution des marchés financiers fut la généralisation des carnets d’ordres électroniques pour échanger des actions. Alors que, dans toute l’histoire financière, les marchés d’actions avaient été organisés « à la criée », dans un lieu spécifique et entre un nombre d’intervenants nécessairement limité par l’espace disponible, les années 1980 ont vu l’émergence, puis la domination de systèmes de routage des ordres vers un carnet d’ordres virtuel et d’exécution de ces ordres selon un algorithme intangible. La priorité d’exécution est donnée à l’ordre qui est stipulé au meilleur prix (prix le plus haut à l’achat, le plus bas à la vente), et, à prix égal, à l’ordre arrivé le premier sur le système électronique centralisé de la Bourse. Ce nouveau mode de négociation s’est imposé non seulement face aux organisations traditionnelles des Bourses à la criée, mais aussi, progressivement, face à l’organisation autour de teneurs de marché, comme on l’a décrit ci-dessus à propos de la Bourse de Londres. Sur les autres produits financiers, en particulier les obligations, et surtout les produits dérivés à terme ou optionnels, l’utilisation des systèmes électroniques multilatéraux s’impose aussi désormais par son efficacité et ses moindres coûts. La réglementation boursière a dû s’adapter à cette évolution technologique.
L’utilisation de l’électronique a connu une nouvelle accélération à la fin des années 2000, avec le trading algorithmique et le trading à haute fréquence. Le trading algorithmique consiste à développer des programmes informatiques qui génèrent des ordres de Bourse automatiquement à partir d’information externes ou provenant du marché lui-même. La puissance des ordinateurs leur permet de transmettre et, éventuellement, de[...]
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Écrit par
- Didier DAVYDOFF : membre de l'Observatoire de l'épargne européenne
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Médias
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