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BRAILLE

Braille mondial et brailles spécifiques

Braille pour les diverses langues et écritures

Pratiquement chaque langue a une correspondance en braille. Ces codes sont regroupés dans l'ouvrage L'Écriture braille dans le monde (World Braille Usage), publié en 1953 par l'U.N.E.S.C.O. et réédité en anglais en 1990 (traduction française effectuée par l'A.V.H. en 1993). Ce document, qui comporte les codes brailles d'environ 85 pays (et celui des symboles phonétiques de l'Association phonétique internationale), devient de plus en plus obsolète avec les diverses réformes du braille intervenues depuis pour plusieurs langues : brailles arabophone, anglophone (en 2004), néerlandophone, francophone (en 2006). Aussi l'Union mondiale des aveugles (U.M.A.) a-t-elle envisagé, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Braille en 2009, de promouvoir une nouvelle édition de cet ouvrage.

Braille intégral et braille abrégé

Le braille prend beaucoup de place : en moyenne, une page dactylographiée nécessite trois pages brailles. Un dictionnaire « de base » en un volume en imprimé correspond à une quinzaine de volumes en braille intégral, ce qui représente environ un mètre cube. Aussi, dès l'origine, dans chaque langue, a été mis en place un système contracté, appelé braille abrégé par opposition au braille intégral ou orthographique où l'on transcrit lettre à lettre le texte de l'imprimé. Malgré tout, les documents en braille restent volumineux.

Le braille abrégé est appris par la plupart des utilisateurs du braille, puisqu'il fait gagner du temps pour la lecture d'un document et de la place pour le ranger, alors que la sténographie braille (prévue dès la seconde édition du livre de Louis Braille), qui réduit encore plus la taille des documents, n'est apprise que par quelques personnes pour des besoins professionnels.

Contrairement au braille intégral, identique pour les mêmes symboles de l'imprimé (par exemple, les lettres non accentuées de l'alphabet latin) quelle que soit la langue, le braille abrégé dépend de la langue employée puisqu'il s'appuie sur les conjonctions, les prépositions, les pronoms, les préfixes et les suffixes, les groupes de lettres qui se retrouvent fréquemment et les mots les plus courants. De plus, le nombre des abréviations varie beaucoup d'une langue à l'autre.

En France, dès 1870, un abrégé largement sonographique, facile à apprendre, est conçu par les frères de Saint-Gabriel pour imprimer des livres scolaires destinés à de jeunes aveugles instruits à Saint-Médard-lès-Soissons. À la suite du congrès de Paris en 1878, une version purement orthographique est créée par Maurice de La Sizeranne (1857-1924), répétiteur à l'I.N.J.A. et aveugle depuis l'âge de neuf ans. En 1882, l'Abrégé orthographique français (A.O.F.) est publié. Il compte 263 symboles, assemblages de lettres (à l'intérieur d'un mot) et de symboles (mots représentés par un ou deux signes).

En 1924, les travaux d'une commission franco-américaine réunie à Paris aboutissent à la naissance de l'Abrégé orthographique étendu (A.O.É.), qui comporte 740 symboles et met principalement au point deux nouveaux procédés d'écriture : la bivalence de voisinage, qui attribue à un caractère deux significations différentes selon qu'il est suivi d'une consonne ou d'une voyelle, et la création de finales complexes.

Braille : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : exemples

En 1951, puis en 1955, deux commissions assouplissent la formation des symboles composés que leur inventeur avait réduits à deux signes : l'A.O.F. reste le noyau du nouveau système, mais 162 symboles sont ajoutés. L'A.O.É. permet de réduire d'environ 40 p. 100 la longueur d'un texte. Cet abrégé de 1955 est celui qui est actuellement en vigueur dans les pays francophones, sous réserve de quelques modifications[...]

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Louis Braille - crédits : AKG-images

Louis Braille

Braille : tableau de 1837 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : tableau de 1837

Braille : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : exemples