BRANLE, musique et danse
Danse d'origine française, que caractérise un premier balancement sur place par déplacement latéral des pieds (que le vieux français appelait « branlement », d'où le nom dérivé), et qui fut fort en vogue du règne d'Henri III à la mort de Louis XIV. Elle est de rythme binaire (parfois ternaire), de tempo modéré. À ses origines, le branle s'exécutait avant les autres danses. Un bal pouvait commencer par trois branles : les personnes d'un certain âge se réservaient le branle double, au tempo plutôt lent ; suivait le branle simple pour les jeunes ; enfin, un branle gai était l'apanage de ceux qui pouvaient danser un pas rapide. T. Arbeau énumère quatre variétés principales de branles : branle double, branle simple et branle de Bourgogne, au rythme binaire, branle gai, au rythme ternaire. Le branle provient vraisemblablement d'une des parties de la suite en basse-danse, et les branles se constituèrent eux-mêmes en suites. Chaque région de l'Europe connut sa variété. Citons, outre le branle de Bourgogne, ceux de Gascogne, du Poitou, du haut Barrois, d'Écosse, de Malte, le branle Tribory de Bretagne ; il y eut aussi le branle des lavandières, celui des sabots. Dans le branle de sortie, enfin, tous les danseurs et toutes les danseuses tournaient en se donnant la main. Peut-être est-ce la raison pour laquelle, après être tombé en désuétude, le branle fut, au xviiie siècle, synonyme de ronde. Dans le Terpsichore musarum (1612), où Praetorius a répertorié quelque trois cents danses de son temps, à côté de voltes, de gaillardes, de passameze, un nombre appréciable de branles, soit à deux, soit à trois temps, sont groupés en suites. Le branle connut une profonde évolution et devint un nom générique de danses. Cette évolution conduisit aussi bien à l'apparition de l'allemande qu'à celle du menuet, ou beaucoup plus tard du cotillon. La courante, par exemple, n'est qu'une variété de branle. Rappelons que Ravel, dans son concerto pour les deux mains, a écrit le premier thème sur un rythme de branle gai.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Autres références
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ALLEMANDE, danse
- Écrit par Pierre-Paul LACAS
- 193 mots
Danse lente à 4/4, connue depuis 1575 environ ; elle semble dériver du branle (en allemand, Reigen), qui se développa dans les pays germaniques en opposition à la pavane, alors tombée en désuétude. L'allemande est de structure ABA. Aux xviie et xviiie siècles, en France, elle est...