- 1. Une « brésilianité » inscrite dans le territoire
- 2. Le modèle brésilien de développement
- 3. Plusieurs Brésils
- 4. Le Sudeste, cœur du pays
- 5. Originalité de la région méridionale
- 6. L'Amazonie entre développement et préservation
- 7. La région de transition du Nord moyen
- 8. Le Nordeste, matrice de la brésilianité
- 9. Bibliographie
BRÉSIL Géographie
Capitale | Brasília |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Real (BRL) |
Population (estim.) |
205 223 000 (2024) |
Superficie |
8 510 418 km²
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La région de transition du Nord moyen
Cette région intermédiaire entre l'Amazonie et le Nordeste (composée des États de Pará, Maranhão et Piauí), peu peuplée, totalise tout de même 17 millions d'habitants (2009) sur près de 600 000 kilomètres carrés, et coïncide avec le bassin sédimentaire du rio Parnaíba. À l'approche de l'océan Atlantique, des dunes immaculées constituent une attraction touristique de premier plan. La partie occidentale, chaude et humide, était couverte d'une forêt amazonienne, aujourd'hui largement défrichée, tandis que dans la zone orientale les pluies diminuent, la saison sèche s'allonge, les cours d'eau s'assèchent et la végétation s'éclaircit en forêt blanche, la caatinga, annonçant l'aridité du sertão ; les précipitations passent de plus de 1,20 m au nord-ouest à moins de 500 mm au sud-est.
Dans cette région, la population rurale est encore majoritaire et l'agriculture familiale traditionnelle produit pour le marché national : riz, maïs, haricots, sauf le sud qui connaît des formes modernisées d'agriculture à base de soja (région de Balsas) et le centre-ouest où s'étend un élevage bovin productif. La récolte de la noix du palmier babaçu, revenu d'appoint pour les femmes, constitue une spécialité régionale ; en outre, ce palmier, résistant au feu, se maintient dans les zones défrichées pour les pâturages. Cependant, la tendance inéluctable à l'appropriation et à la clôture des terres conduit à des mouvements de résistance de la part des paysans pour tenter de conserver l'accès aux terres et aux palmiers.
Quant à l'industrialisation moderne, elle apparaît avec le développement des projets amazoniens ; ainsi, le minerai de fer de l'immense mine de Carajas (Pará) est évacué par une voie de chemin de fer de 900 kilomètres vers le port d'Itaqui (dans la ville de São Luis do Maranhão), d'où 60 millions de tonnes de fer sont exportées chaque année, ainsi que des produits sidérurgiques et agro-industriels, rattachant cette terre équinoxiale aux cours mondiaux de la métallurgie. À l'intérieur, Teresina, capitale commerciale et administrative du Piauí, amplifie son rôle régional dans la vallée du Parnaiba. Malgré ces aménagements urbano-industriels, la région reste typiquement sous-développée, attendant tout des investissements de l'État fédéral. L'organisation socio-économique demeure faible et les conditions misérables du travail rural perdurent. Les moyens de transports insuffisants restent des obstacles à la mise en valeur, malgré les projets comme celui de la voie ferrée transnordestine et le tourisme présenté comme une solution d'avenir.
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Écrit par
- Martine DROULERS : docteur en géographie, directrice de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias