BROMÉLIALES
Famille des Broméliacées
Les Broméliacées forment un ensemble homogène : port en rosette ; feuilles engainantes, épineuses (Dyckia, Hechtia) ou inermes, glabres ou farineuses (Bilbergia), recouvertes partiellement ou en totalité (Tillandsia) d'écailles ; tiges courtes, sauf chez les Puya où elles forment des troncs de quelques mètres.
L'inflorescence et surtout la position de l'ovaire, utilisée en systématique, sont les seuls caractères variables. Les fleurs, rarement isolées comme chez les Tillandsia, constituent des épis (Vriesea), des grappes plus ou moins ramifiées (Aechmea) ou des capitules (Pitcairnia). L'ovaire est infère et évolue en une baie (Aechmea, Bilbergia, Nidularium, Bromelia), semi-infère (Acantostachys, Pitcairnia) ou supère, donnant alors une capsule septicide (Tillandsia, Hechtia, Dyckia, Vriesea).
Particularités chimiques
Les Broméliales ne contiennent pas d'alcaloïdes, mais elles accumulent des enzymes protéolytiques proches de la papaïne dans l'un ou l'autre de leurs organes ou tissus. Elles produisent parfois des stéroïdes (saponines) et renferment dans tous leurs organes des mucilages et des raphides, ainsi que des corpuscules siliceux caractéristiques, petits, ronds, plus ou moins inclus dans l'épaisse paroi interne des cellules épidermiques.
Particularités écologiques et biologiques
Malgré leur présence en Europe au Miocène (Bromelia du gisement fossile d'Öningen), les Broméliacées se rencontrent actuellement surtout en Amérique du Sud et parfois même en certaines régions particulières (Nidularium au Brésil, Puya dans les Andes, Hechtia au Mexique). Seul, le genre Pitcairnia présente une aire géographique disjointe avec une seule espèce en Afrique, au mont Gangan.
En Amérique tropicale, les rosettes des Broméliacées, posées sur le sol ou en épiphytes sur les arbres, se rencontrent aussi bien dans les forêts sèches côtières (Bromelia karatas) que dans la forêt humide amazonienne (elles sont, dans ce cas, mêlées aux orchidées et aux fougères) et que dans les régions sèches de la caatinga et des cerrados où elles forment, en particulier dans le nord-est du Brésil, des associations très remarquables à épineux et succulents avec les Cactacées, les Euphorbiacées et les Portulacacées.
Chez toutes les Broméliacées, en particulier chez les épiphytes, le système radiculaire étant grêle, déficient, réduit à son rôle de fixation, ce sont les feuilles en chéneaux qui régissent toute l'économie de l'eau : d'une part, leur structure xérique limite l'évapo-transpiration (stomates à la face inférieure, logés dans des cryptes, cuticule et hypoderme épais) ; d'autre part, elles absorbent, au niveau des écailles, l'eau de pluie ou de rosée collectée et accumulée dans les rosettes ; celles-ci constituent des réservoirs, véritables « marécages suspendus » (Chodat), pouvant contenir plusieurs litres (Aechmea) et renfermant des débris organiques, des larves, des algues (diatomées), des utriculaires.
Parmi les épiphytes, le Tillandsia usneoides ou « mousse espagnole » est le plus remarquable : très polymorphe, dépourvu de racines, il possède des feuilles étroites, pulvérulentes, absorbant l'eau par toute sa surface écailleuse ; il s'accroche aux broussailles, aux rochers et même aux fils télégraphiques, « vivant exclusivement de l'air ». Tillandsia duratii, vivipare, disperse directement ses plantules.
Dans de nombreux genres, la pollinisation se fait par les oiseaux.
Les Broméliacées présentent surtout un intérêt ornemental : feuillage rayé (nombreux Vriesea), brillant ou farineux, dont la base est parfois d'un rouge éclatant ; inflorescences énormes aux couleurs vives et opposées (Bilbergia, Schlumbergeria). Ainsi, chez les Bromelia, les inflorescences à bractées bleues puis rouges, abritant des fleurs roses,[...]
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Écrit par
- Chantal BERNARD-NENAULT : docteur en biologie végétale
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
Classification
Médias
Autres références
-
AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie
- Écrit par Marston BATES
- 4 960 mots
- 14 médias
Deux familles de plantes supérieures sont strictement d'origine néotropicale (malgré leur extension ultérieure plus au nord) :ce sont les Broméliacées (2 000 espèces dont une seule d'Afrique occidentale, Pitcairnia feliciana, et les Catacées (presque aussi riches en espèces), qui ont...