- 1. Les symptômes de la bronchiolite
- 2. Une maladie en général bénigne mais avec un fort retentissement social
- 3. Conduite à tenir devant une bronchiolite
- 4. Signaux d’alarme
- 5. Une place limitée pour la kinésithérapie et les médicaments
- 6. Le développement de traitements préventifs
- 7. Prévenir la surcharge des services hospitaliers
- 8. Bibliographie
BRONCHIOLITE
Le développement de traitements préventifs
Un traitement préventif à base d’anticorps antiviraux peut, en revanche, être proposé aux nourrissons à haut risque de bronchiolite (prématurés de moins de trente-cinq semaines de terme, enfants souffrant d’une grave maladie cardiaque ou broncho-pulmonaire…). Il consiste en des injections mensuelles, au cours des deux premiers hivers de vie, de palivizumab, un anticorps humanisé (moins facilement inactivé par le système immunitaire) dirigé contre la protéine de fusion F du VRS – qui médie la fusion entre le virus et la cellule hôte. Son efficacité reste cependant insuffisante, autour de 50 %.
Le nirsevimab, un autre anticorps humanisé, dirigé contre la même protéine du VRS, mais à longue durée d’action, a été développé par la firme AstraZeneca en vue d’établir une immunité passive (effet protecteur par des anticorps injectés, en l'absence de vaccination). Une récente étude randomisée menée contre placebo chez 1 490 nourrissons en bonne santé, nés à terme ou peu prématurés (âge gestationnel d’au moins trente-cinq semaines), a mis en évidence des effets favorables – avec une réduction significative statistique de 74,5 % en comparaison du groupe placebo, 150 jours après une injection intramusculaire unique de l’anticorps. L’Agence européenne des médicaments a émis le 16 septembre 2022 un avis favorable pour son usage chez les nourrissons. Il est commercialisé par Sanofi sous le nom de Beyfortus®.
En dehors de cette stratégie reposant sur les anticorps, de nombreux vaccins de tous types sont développés : vaccins vivants atténués, à base de protéines virales purifiées, de particules, de vecteurs viraux ; 121 essais ont ainsi été conduits par 16 organismes au Canada ! Cependant, aucun vaccin n’a encore été mis au point. Une perspective un peu différente consiste à essayer de vacciner contre le VRS les femmes enceintes, avec l’espoir que leurs nourrissons soient protégés contre le virus du fait des anticorps maternels produits contre le VRS. De premiers essais suggèrent que cette approche est intéressante car le taux d’anticorps anti-VRS est décuplé chez les enfants, tandis que la vaccination maternelle est bien supportée. On ne sait pas encore si cette méthode prévient efficacement les infections à VRS chez les nourrissons.
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Écrit par
- Corinne TUTIN : docteure en médecine, journaliste médicale
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Autres références
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ASTHME
- Écrit par Philippe GODARD et François-Bernard MICHEL
- 5 857 mots
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...authentique et durable. Les virus responsables d’exacerbation sont les rhinovirus (dans 48 p. 100 des cas), le virus respiratoire syncitial (18 p. 100, d'où le lien souvent évoqué entre bronchiolite et asthme) puis le Mycoplasma pneumoniae (14 p. 100) et corona virus (12 p. 100). Chlamydia, ...