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BRONZES ANTIQUES

Tête d'Hypnos, le sommeil - crédits :  Bridgeman Images

Tête d'Hypnos, le sommeil

Les archéologues et historiens de l'art antique ont montré, depuis les années cinquante, un intérêt nouveau pour les « petits bronzes », statuettes et objets décorés. Cela s'explique en partie par des découvertes spectaculaires : plusieurs milliers de bronzes géométriques et archaïques dans le stade d'Olympie ; une riche vaisselle de bronze et d'argent dans les tombes de Macédoine et de Thrace ; des vases étrusques et grecs en Gaule de l'Est et en Allemagne du Sud-Ouest, dont le cratère de Vix n'est que l'exemple le plus frappant. Mais il y a là aussi un phénomène plus général : les petits bronzes grecs sont des originaux, alors que nous ne connaissons guère la sculpture classique et hellénistique que par des copies ; dans les provinces de l'Empire romain, la statuaire juxtapose des marbres souvent académiques et des reliefs d'un attrait esthétique parfois médiocre, alors que, même maladroites, les statuettes ont une séduction indéniable. Plus généralement, l'artisanat prend une revanche sur le grand art ; les problèmes techniques qu'il pose, de même que ses implications sociales et économiques, donnent à l'étude des petits objets une importance croissante.

Statue de Riace - crédits : G. Nimatallah/ De Agostini/ Getty Images

Statue de Riace

Cela n'enlève rien de leur importance à la découverte de « grands bronzes », qui modifient sur bien des points notre vision d'une statuaire que nous connaissons surtout par des copies romaines en marbre. Citons les statues du Pirée, surtout du ive siècle, les deux héros de Riace, en Calabre, l'un et l'autre du ve siècle ; l'« athlète Getty », qu'on dit repêché au large de Fano, de style lysippéen ; la tête barbue de Porticello, près de Reggio de Calabre, qui fait remonter au ve siècle la naissance du portrait individuel ; la première statue d'Auguste à cheval, découverte au centre de l'Égée ; le groupe en bronze doré de Cartoceto, non loin d'Ancône, du début de l'époque impériale.

Problèmes techniques

En ce qui concerne les problèmes techniques, des fouilles continuent à apporter des données nouvelles, en cours d'interprétation, par exemple pour la grande statuaire grecque à Olympie, à Corfou et à Rhodes, à Alésia et en Hongrie pour les petits objets romains. L'étude des objets montre de plus en plus que la technique très simple de la cire perdue, encore utilisée aujourd'hui dans plusieurs parties du monde, a été à peu près la seule employée dans l'Antiquité. Mais, à plusieurs reprises (Égypte hellénistique, Gaule romaine), les artisans, voulant augmenter massivement leur rythme de production, ont mis au point des procédés de fabrication en série, avec des moules partiels réutilisables.

On travaille beaucoup sur les problèmes de composition des alliages, recherches qui deviennent vraiment intéressantes depuis que, dans les années soixante-dix, on a mis au point des méthodes d'analyse qui donnent des résultats « reproductibles », c'est-à-dire identiques d'un laboratoire à l'autre, et par conséquent vraiment utilisables pour des comparaisons. Mais la complexité de la circulation des métaux dans l'Antiquité, le nombre des refontes à toutes les périodes font que des résultats historiques nets n'ont pu être atteints que sur deux types de questions. Le premier concerne les époques hautes. Sur le moment où, dans chaque région d'Asie occidentale et d'Europe, on passe d'un alliage de cuivre et d'arsenic, puis, peut-être, de cuivre et de plomb à l'alliage de cuivre et d'étain, c'est-à-dire au bronze proprement dit, les résultats sont clairs, même si le problème de l'origine de l'étain employé en Asie antérieure et en Grèce reste irritant : Asie centrale ou façade atlantique ? Il se peut que de petits gisements du Caucase et de Bohême, épuisés[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite de l'université de Bourgogne

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Tête d'Hypnos, le sommeil - crédits :  Bridgeman Images

Tête d'Hypnos, le sommeil

Statue de Riace - crédits : G. Nimatallah/ De Agostini/ Getty Images

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Figurine de guerrier, art étrusque - crédits :  Bridgeman Images

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