BRUCELLOSE ou MÉLITOCOCCIE ou FIÈVRE DE MALTE
La brucellose (fièvre de Malte, fièvre ondulante, fièvre sudoro-algique, mélitococcie) est une maladie infectieuse commune à l'homme et à différentes espèces animales (essentiellement caprins, ovins, bovins, porcins), due à des microbes du genre Brucella.
Une maladie mondialement répandue
La maladie fut d'abord individualisée, à la suite des travaux cliniques de Marston, à Malte en 1863. De nombreux cas de contamination parmi la garnison anglaise, consommatrice de lait de chèvre, suscitèrent les mémorables recherches de la commission instituée pour l'étude de cette fièvre. En 1887, Bruce isola de la rate d'un soldat mort le Micrococcus melitensis responsable de la maladie. Dix ans plus tard, Wright mit au point une méthode de diagnostic biologique par séro-agglutination. Enfin, en 1905, Zammit établit le rôle de la chèvre comme réservoir animal.
La maladie, d'abord répandue sur tout le pourtour méditerranéen, s'étendit vers le nord et, à partir de 1925, gagna une grande partie de l'Europe et jusqu'aux pays scandinaves, en même temps qu'elle manifestait son existence dans les Amériques du Nord et du Sud.
En effet, après la découverte, par le vétérinaire danois Bang (1897), d'un bacille responsable d'avortement épizootique des bovidés, miss Evans (1918), aux États-Unis, établit l'identité de ce microbe avec le Micrococcus melitensis de Bruce. Enfin Traum, aux États-Unis, isolera chez la truie une troisième variété.
Ainsi s'agit-il en définitive d'une maladie avant tout rurale, mondialement répandue, liée essentiellement au contact direct avec le cheptel, surtout caprin, ovin, bovin et, à un moindre degré, porcin.
Dans son aspect vétérinaire, la brucellose pose à de très nombreux pays un problème majeur : en France, la maladie est enzootique et il n'y a pas de région épargnée ; chèvres, moutons et bovins y sont atteints. Par contre, la brucellose porcine est répandue principalement dans le Sud-Est asiatique et en Amérique latine ; c'est une cause majeure de brucellose humaine, prioritairement combattue aux États-Unis à partir des années soixante.
La lutte contre les brucelloses comporte donc aussi bien des aspects sociaux et économiques que des aspects médicaux.
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Écrit par
- Henri-Hubert MOLLARET : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur
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