Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BRUGES

Métropole d'Occident

La ville se développa rapidement avec des fortifications en pierre (1127, 1300, entourant des superficies croissantes, allant de 86 à 460 ha). Les drapiers et marchands de Bruges étaient membres des diverses hanses (ligues de marchands) des xiie et xiiie siècles, faisant du commerce avec Londres et la Champagne (Troyes). En outre, Bruges devint au xiie siècle le point de départ et d'arrivée de la nouvelle route commerciale terrestre allant à Cologne, par Gand, Bruxelles, Louvain et Liège. Des bateaux génois apparurent pour la première fois en 1277, bientôt suivis par des navires en provenance de Venise et d'Espagne orientale, les marchands délaissant les routes terrestres passant par la France, à cause de la politique de Philippe le Bel (annexion de la Champagne). Ils apportaient de l'alun, des colorants, des soieries et des épices. La supériorité des Italiens sur le plan de la technique financière et le rôle qu'ils jouaient comme banquiers du Saint-Siège firent de Bruges un marché monétaire d'importance européenne. Sur l'une des places de la ville où se trouvait la maison de la famille Van der Buerze fut créée la première «  Bourse » d'Europe : les membres des diverses « nations » se rencontraient, échangeaient des documents financiers et effectuaient des transactions commerciales. Dans leurs rapports avec le comte de Flandre (et son suzerain le roi de France), le magistrat et les échevins de la ville de Bruges défendaient leurs privilèges juridiques et fiscaux âprement acquis (ou conquis) au long des siècles. Ce fut la ville de Bruges qui finança en grande partie le soulèvement du comté de Flandre contre Philippe le Bel (1302). Au cours des xive et xve siècles, Bruges fut en lutte permanente avec Gand, guerre fratricide de deux grandes cités, à bout de souffle, s'attaquant tantôt à la dictature du patriciat, tantôt à celle du peuple. Cette âpre lutte profita en fin de compte au prince (la maison de Bourgogne ayant acquis le comté de Flandre en 1384 et les Habsbourg succédant aux Bourguignons en 1482) et le climat d'insécurité qui régnait nuisait au commerce international. L'industrie du drap flamand, véritable assise de Bruges comme matière d'échange, perdit sa supériorité par rapport au drap anglais.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie

Classification

Médias

Belgique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Belgique : carte administrative

Canal de Bruges (Belgique) - crédits : Insight Guides

Canal de Bruges (Belgique)

Bruges - crédits : Kotomiti Okuma/ Shutterstock.com

Bruges

Autres références

  • BELGIQUE - Histoire

    • Écrit par
    • 20 670 mots
    • 16 médias
    ...Vikings se sentaient tellement sûrs d'eux qu'ils érigèrent des camps pour hiberner. Ce fut là leur erreur, car les Francs purent les attaquer plus aisément. Ainsi Baudouin II de Flandre défendit avec succès sa demeure fortifiée à Bruges. Le 31 août 891, les Vikings danois furent battus à Louvain par...
  • BLONDEEL LANCELOT (1498-1561)

    • Écrit par
    • 438 mots

    Comme Coecke à Anvers et Lambert Lombard à Liège ou Van Orley à Bruxelles, Blondeel est le principal représentant de la première Renaissance dans la peinture brugeoise du xvie siècle. Franc-maître à Bruges en 1519, il travaille à la décoration de la ville dès l'année suivante, à...

  • BOURSE DE BRUGES

    • Écrit par
    • 268 mots
    • 1 média

    Il est difficile de dater avec précision l'apparition des premières Bourses. D'après Fernand Braudel, elles remontent au moins au xive siècle, avec le développement des premiers centres financiers en Europe méditerranéenne (Pise, Venise, Florence, Gênes, Valence, Barcelone...), sur lesquels,...

  • DAVID GÉRARD (entre 1450 et 1460-1523)

    • Écrit par
    • 1 077 mots

    L'un des principaux peintres de Bruges après Memling (mort en 1494), Gérard David est pour tout dire le dernier grand primitif flamand. Reçu franc maître dans la gilde des peintres de Bruges dès 1484, il reste, à l'égal d'un Memling, étroitement lié au renom et à l'histoire de cette ville,...

  • Afficher les 7 références