RÉQUILLART BRUNO (1947- )
L’inventaire et le panoramique
La reconnaissance de l’œuvre photographié se poursuit et range Réquillart parmi les auteurs représentatifs de la photographie contemporaine, héritiers d’Eugène Atget, proches de Lee Friedlander ou d’André Kertész. En 1982, la Hayden Corridor Gallery de l’université de Cambridge aux États-Unis associe son regard sur Versailles à la vision que l’Américaine Deborah Turbeville porte sur le même sujet. Le Centre national de la photographie monte en 1986 la rétrospective des dix années d’une production dont Bruno Réquillart décide, en 1992, de faire le don intégral à l’État. L’Association française pour la diffusion du patrimoine photographique reçoit ainsi l’année suivante 72 000 négatifs, qui rejoindront en 2005 quelque 2 000 diapositives couleur, 300 tirages d’exposition et 4 000 épreuves à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.
Près de deux décennies s’écoulent avant que, dans les années 2000, Bruno Réquillart revienne à la photographie en privilégiant cette fois le format panoramique, dont il exploite la dualité spécifique, le champ large dans un sens, le hors-champ dans l’autre. La nouvelle période photographique de Bruno Réquillart, déjà plus longue que la première, retrouve la liberté formelle de montrer et d’occulter l’univers qui nous entoure, de faire jouer le détail et l’ensemble sur un mode insolite ou poétique. Concernée aussi bien par la nature que la ville (Paris, notamment), cette seconde manière recourt parfois au cadrage vertical et s’essaie, à la faveur de séjours à Pavia, au Portugal, aux formes noueuses et à la couleur.
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Écrit par
- Hervé LE GOFF : professeur d'histoire de la photographie, critique
Classification
Média