BRYOPHYTES
Histologie et cytologie
Le système conducteur des Bryophytes
Chez beaucoup d'espèces (certaines Hépatiques, les Sphaignes), le tissu conducteur est très réduit : le parenchyme présente des pores ou des ponctuations fines et nombreuses qui facilitent la circulation de l'eau entre les cellules.
Dans quelques genres d'Hépatiques (Pallavicinia, Symphyogyna), le gamétophyte est parcouru par un ou plusieurs faisceaux centraux constitués de cellules à parois épaisses et ponctuées.
Chez diverses Mousses (Polytrichales et Dawsoniales, en particulier), l'axe central de la tige se compose d'un cordon central d'hydroïdes, longues cellules à parois minces et peut-être sans cytoplasme, entouré de leptoïdes, cellules allongées à cytoplasme très réduit mais pourvu de noyaux et portant, sur les parois latérales, des plages criblées comparables à celles du phloème des trachéophytes primitifs.
Les Bryophytes ne possèdent donc pas un système conducteur absolument comparable à celui des plantes vasculaires, néanmoins ils n'en sont pas complètement dépourvus. Par suite, certains auteurs ont considéré les Bryophytes comme les ancêtres des trachéophytes, d'autres pensent qu'ils sont nés des trachéophytes primitifs. On peut dire que les Muscinées dépourvues de cordon conducteur appartiennent aux groupes les plus évolués si l'on admet, comme certains bryologues, que l'ensemble des Muscinées subit une évolution réductrice.
Les tissus conducteurs des Muscinées sont considérés comme dépourvus de lignine. Des travaux récents ont montré son absence totale chez les Pallavicinia et Symphyogyna, dont le gamétophyte possède des faisceaux bien individualisés. Cependant, à la suite de certains essais de colorations, un doute s'est élevé et il semble que l'on ait montré la présence, chez quelques Bryophytes, de polymères voisins de la lignine. S. M. Siegel, en 1962, aurait réussi à faire produire de la lignine par des espèces appartenant à des genres morphologiquement trés éloignés. La limite entre Bryophytes et plantes à tissus conducteurs lignifiés (trachéophytes) ne serait donc peut-être pas aussi tranchée qu'on le pensait. Toutefois, la présence de lignine chez les Bryophytes reste douteuse.
Le cytoplasme
Depuis plus de cent ans, les cytologistes s'intéressent à la cellule des Muscinées. Des progrès importants ont été réalisés à partir des années cinquante et, grâce au microscope électronique, des détails infimes ont pu enfin être observés.
Ainsi, on connaît mieux la structure des plastes, de leur système de lamelles stromatiques et granaires et leurs inclusions doubles d'amidon.
L'appareil de Golgi, observé dès 1958 dans les cellules somatiques, est connu dans l'anthéridie des Sphaignes, dans les cellules mères des spores d'Anthoceros, dans la spermatide de la fégatelle.
Les flagelles des anthérozoïdes de Sphagnum cymbifolium semblent bien constitués d'un faisceau de fibrilles longitudinales « à trajet hélicoïdal » et d'une gaine. Ils ressembleraient aux flagelles de nombreux animaux et végétaux.
Chez toutes les Muscinées, des gouttelettes lipidiques existent dans la plupart des cellules, mais seules les cellules du gamétophyte d'un certain nombre d'Hépatiques contiennent des oléocorps. Ces oléocorps sont formés d'une grosse goutte réfringente ou, plus souvent, de gouttelettes rassemblées en masse sphérique ou ovoïde, généralement incolore et mesurant quelques microns. Leur origine (probablement cytoplasmique), leur nature (huiles essentielles ou huiles grasses suivant les espèces) et leur rôle (substance de réserve ou d'excrétion) sont encore discutés.
Le noyau
Le noyau, chez les Muscinées, a été découvert par Mohl en 1839. On sait maintenant qu'il appartient au type réticulé à chromocentres.
Les chromosomes ont[...]
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Écrit par
- Suzanne JOVET : docteur ès sciences, professeur honoraire au Muséum national d'histoire naturelle
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