BUDDHABHADRA (359-429)
Traducteur de textes bouddhiques en chinois. Né à Kapilavastu, la patrie du Buddha, Buddhabhadra émigre à Nagarahāra (Jelālābād), où sa famille fait du commerce. Très jeune, il s'intéresse à la religion et se fait remarquer par sa prodigieuse mémoire. Il entre dans les ordres et, après son ordination, se rend au Cachemire pour suivre les cours de Buddhasena, auteur d'un ouvrage intitulé Yogācārabhūmi (Terre de la pratique du Yoga). Il y rencontre le Chinois Zhiyan, élève lui aussi de Buddhasena, qui réussit à le convaincre de l'accompagner en Chine.
Après trois ans de voyage, les deux hommes parviennent à Chang'an, où les attire la renommée de Kumārajīva (409). Une controverse doctrinale intervient alors entre Buddhabhadra et le célèbre traducteur. Kumārajīva, qui régnait en maître incontesté sur les activités bouddhiques de la capitale, appartenait au Grand Véhicule. Ses mœurs relâchées, notamment ses rapports avec le beau sexe, indisposaient Buddhabhadra, adepte de la stricte discipline du Petit Véhicule. Le parti de Kumārajīva l'emporte et Buddhabhadra est obligé de quitter Chang'an. Il est accueilli en 410 au mont Lu par Huiyuan (334-416), qui est intéressé par sa réputation de maître de Dhyāna. Buddhabhadra traduit là l'ouvrage de Buddhasena. Il se rend ensuite à Jiankang (Nankin), où il séjourne de 412 à 429, année de sa mort, et où la plupart de ses traductions verront le jour.
Son œuvre comporte plusieurs titres importants qui subsistent : le Mahāsamghikavinaya et une version du Mahāparinirvānasūtra (sūtra de la Grande Extinction), qui avaient été ramenés en Chine par Faxian ; le Buddhānusmritisamādhisūtra (sūtra de la Concentration consistant à évoquer les bouddhas) ; une première version chinoise de l'Avatamsakasūtra (sūtra de l'Ornementation fleurie).
Buddhabhadra a toujours manifesté une grande rigueur dans sa conduite et une certaine indifférence devant les grands de ce monde. Il n'a jamais daigné, par exemple, rendre visite à l'empereur Yaoqin et n'a pas ménagé la susceptibilité de Yuanbao, général de l'empereur Wudi des Song. Très érudit, il s'attira l'admiration de nombreux lettrés.
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Écrit par
- Jean-Christian COPPIETERS : remisier près la Bourse de commerce de Paris
Classification
Autres références
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BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme chinois
- Écrit par Jacques GERNET et Catherine MEUWESE
- 4 679 mots
- 5 médias
...chinois vraiment cultivés. C'est de cette époque que datent en Chine du Nord les grandes traductions de Kumārajīva (344-413), Indien de Kuchā, et celles de Buddhabhadra (359-429), Indien d'Afghanistan. Au vie siècle, un autre traducteur célèbre est Paramārtha (550-569), originaire de l'Inde centrale,...