RICH BUDDY (1917-1987)
Le batteur et chef d'orchestre de jazz américain Bernard (« Buddy ») Rich naît le 30 juin 1917 dans une famille d'artistes de music-hall ; nous ne savons presque rien de ses années d'enfance et de son initiation à la batterie. Apparemment autodidacte de l'instrument, il fait ses débuts à dix-huit ans sur une scène de Broadway. Sa vie professionnelle commence véritablement en 1938 dans l'orchestre de Joe Marsala. On le retrouve ensuite dans les formations de Bunny Berigan (1938), Artie Shaw (1939), Tommy Dorsey (1939-1942) – où il se lie d'amitié avec Frank Sinatra – et Benny Carter (1942). Après deux ans de service armé, il revient à la musique sous la houlette de Tommy Dorsey (1944-1946). Il le quitte pour fonder son premier orchestre. De 1947 à 1950, il est 1'un des piliers des tournées du Jazz At The Philharmonic (J.A.T.P.), où il se mesure fréquemment, au cours de solos fleuves, à Gene Krupa. Avec Charlie Ventura (saxophone ténor) et Chubby Jackson (contrebasse), il contribue à la naissance du groupe des Big Four (1951). Il fréquente l'orchestre de Harry James de 1953 à 1954 avant de retourner chez Tommy Dorsey (1954-1955). On retiendra encore une tournée en Europe avec Harry James (1957), 1'animation d'un quintette (1958) et la fondation d'un nouveau grand orchestre (1966). De multiples problèmes cardiaques assombrissent une fin de carrière qui le voit jouer et chanter dans les shows télévisés. Il disparaît à Los Angeles le 2 avril 1987.
Buddy Rich a été littéralement adulé par les professionnels, malgré une attitude souvent suffisante qui aurait pu le faire détester. Sans doute le plus brillant technicien blanc de l'instrument, il exprime sans retenue un tempérament de « fonceur » dans des solos frénétiques qui laissent son auditoire ébloui.
Spectaculaire machine à rythme, il se rattache à la grande famille des Chick Webb, Jo Jones et Sid Catlett. Très tôt, il se détache de la manière de Gene Krupa qui avait tant influencé ses débuts, et parvient à mettre au point un style personnel qui se modernise peu à peu. Son langage n'en reste pas moins, fondamentalement, celui de l'ère du swing. Grâce à son jeu solide et équilibré, Buddy Rich a été un accompagnateur d'une grande efficacité et un partenaire d'une belle autorité. C'est sans doute ce qui explique qu'il ait également enregistré avec des musiciens qui, comme Lester Young, Charlie Parker, Dizzy Gillespie ou Thelonious Monk, ne faisaient guère partie de son univers.
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média
Autres références
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- Écrit par Pierre BRETON
- 630 mots
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