BULGARIE
Nom officiel | République de Bulgarie (BG) |
Chef de l'État | Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017) |
Chef du gouvernement | Dimitar Glavchev (par intérim depuis le 9 avril 2024) |
Capitale | Sofia |
Langue officielle | Bulgare |
Unité monétaire | Lev (BGN) |
Population (estim.) |
6 366 000 (2024) |
Superficie |
110 372 km²
|
La République populaire bulgare
À partir de septembre 1944, des changements profonds s'opèrent dans la société bulgare. L'ancienne structure sociale, fondée sur la propriété privée, la monarchie constitutionnelle et les élites traditionnelles, est détruite. Un nouvel ordre social commence à s'établir sous la couverture de l'occupation du pays par l'armée soviétique. Sur cette base, l'Union soviétique contrôle et oriente le développement ultérieur de la Bulgarie.
Une classe de fonctionnaires du Parti communiste et de l'État, qui seule possède le pouvoir de décision et les privilèges qui en découlent, s'installe en maître. Elle dirige, par l'intermédiaire du Parti communiste, un système politico-économique d'apparence collectiviste qui sert ses intérêts et dissimule sa position dominante. L'orientation principalement nationale de la politique du pays change au profit d'une vision où priment l'alignement inconditionnel sur l'URSS et l'expansion du socialisme dans le monde.
Quatre décennies plus tard, le régime politique ainsi que tout le système social s'essoufflent. La société bulgare aspire à une évolution qui prendrait en compte son caractère et ses traditions nationales propres de même que les droits fondamentaux de l'homme. À partir de novembre 1989, elle va se débarrasser en douceur du système communiste.
L'occupation soviétique
Pendant les entretiens Hitler-Molotov (Berlin, novembre 1940), l'URSS manifeste sa volonté d'inclure la Bulgarie dans sa sphère d'influence. L'Allemagne s'y refuse, et c'est l'une des raisons de la fin du pacte germano-soviétique conclu en août 1939. À l'automne de 1944, l'URSS entreprend de mettre son projet à exécution.
Le 5 septembre, l'URSS déclare la guerre à la Bulgarie. Le gouvernement démocratique de Konstantin Mouraviev, qui est au pouvoir depuis le 2 septembre, demande tout de suite un armistice ; puis, le 8 septembre, il déclare la guerre à l'Allemagne. Le même jour, l'armée soviétique commence à pénétrer dans le pays. Les sympathisants du Front de la patrie (mouvement clandestin fondé en 1942, dirigé en fait par le Parti communiste) fraternisent avec ses détachements. Bien que les canons n'aient pas tonné, l'occupation soviétique commence.
Le 9 septembre, à la suite d'un coup d'État, est proclamé le gouvernement du Front de la patrie. La bienveillance des autorités soviétiques assure son implantation. Formellement, le régime n'est pas modifié. La Constitution libérale de Tirnovo reste en vigueur. Il n'y a que quatre ministres communistes sur les seize que comporte le gouvernement. Mais cela ne reflète pas la réalité de la situation. Au matin du 9 septembre, seul des partis qui forment le Front de la patrie, le Parti communiste dispose d'un appareil hiérarchisé et discipliné et de groupes armés aguerris. Le 10 septembre, la Milice est constituée force armée du nouveau pouvoir. L'entrée dans ses rangs est réservée exclusivement aux membres du PC et à ses sympathisants. Le PC bulgare entretient depuis plus de vingt ans des liens organiques avec le pouvoir soviétique. Certains de ses cadres travaillent comme fonctionnaires du parti, de l'armée, des services de sécurité et de renseignement soviétiques. Ils commencent à rentrer en Bulgarie et à s'emparer – sous la protection de l'armée soviétique – des principaux leviers du pouvoir.
Dans ces conditions, il est évident que le PC se sert du Front de la patrie comme d'une simple couverture pour réaliser sa politique de transformation de la société d'après l'exemple soviétique. Aurait-il réussi à imposer sa volonté à la nation dans des conditions normales ? Rien n'est moins sûr. Les autres partis du Front de la patrie ne partagent pas les projets politiques[...]
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Écrit par
- Roger BERNARD : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
- André BLANC : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Nadia CHRISTOPHOROV : maître de conférences honoraire
- Jack FEUILLET : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
- Vladimir KOSTOV : journaliste
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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