BULGARIE
Nom officiel | République de Bulgarie (BG) |
Chef de l'État | Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017) |
Chef du gouvernement | Dimitar Glavchev (par intérim depuis le 9 avril 2024) |
Capitale | Sofia |
Langue officielle | Bulgare |
Unité monétaire | Lev (BGN) |
Population (estim.) |
6 366 000 (2024) |
Superficie |
110 372 km²
|
La République de Bulgarie
Après une sortie du régime communiste et une transition vers l'économie libérale qui, durant la décennie 1990, se caractérisent par une évolution politique heurtée et une restructuration économique fort coûteuse socialement, la Bulgarie est admise dans l'OTAN le 29 mars 2004 et dans l'Union européenne le 1er janvier 2007. Ce processus d'intégration lui permet de prendre quelque distance à l'égard du voisin russe. Mais après une stabilisation économique voire politique toute relative, la crise économique mondiale de 2007-2008, l'omniprésente contrainte énergétique et la corruption sévissant dans les milieux politiques replongent ce pays dans de vives tensions sociales.
Les années 1990
Retour au pluralisme politique
La Bulgarie postcommuniste est confrontée à une certaine instabilité politique qui découle de la radicalité des transformations intervenues au sortir d'un demi-siècle de domination soviétique et d'hégémonie du Parti communiste bulgare (PCB) et s'explique de plusieurs manières.
Tout d'abord, l'instauration du pluripartisme est négociée à la hâte lors de la Table ronde de janvier 1990, soit trois mois après la chute du Mur de Berlin. Tout en permettant le retour des partis historiques (à commencer par le courant agrarien doté d'une solide implantation durant l'entre-deux-guerres), l'apparition de nouvelles formations (issues de la dissidence syndicale ou écologique) et la subite métamorphose du PCB en Parti socialiste (PSB), elle donne lieu d'emblée à une nette bipolarisation du champ politique. Celui-ci se trouve divisé entre, d'une part, les forces anticommunistes réunies au sein de l'Union des forces démocratiques (UFD), rassemblement disparate allant du syndicat Podkrepa aux différentes fractions de l'Union agrarienne populaire bulgare, et, d'autre part, un PSB de tradition russophile, fort de sa solide capacité locale d'encadrement et de sa maîtrise de l'appareil de sécurité intérieure.
Durant la décennie 1990, le clivage entre le PSB, doté d'une bonne implantation dans les campagnes, et l'UFD, surtout présente dans les grandes villes s'impose, a fortiori dans les scrutins municipaux. À ce jeu bipolaire s'adjoint un troisième acteur, le Mouvement pour les droits et les libertés (MDL), porte-parole, depuis sa création en 1989, de la minorité turque forte de six cent cinquante mille personnes, concentrée dans le centre-sud et dans le nord-est du pays et, dans une moindre mesure, de la communauté rom à laquelle 326 000 personnes ont revendiqué appartenir (recensement officiel, février 2011). Détenteur, selon les scrutins, de 18 à 25 sièges (sur un total de 240), le MDL apporte son soutien aux différentes majorités qui se succèdent et reste une force d'appoint souvent décisive.
Ce face-à-face se traduit, de 1990 à 2000, par une succession d'alternances ponctuées de crises gouvernementales ; alors que l'UFD ne prend pas la mesure des défis posés par cette transition inédite, le PSB feint de négocier un virage social-démocrate, gardant un mode de gouvernement autoritaire que ses adversaires politiques pratiquent à leur tour. À deux reprises, la Bulgarie connaît de curieuses cohabitations qui sont autant de sources de blocages : en 1994 d'abord, lorsque l'ancien dissident Jeliou Jelev, élu chef d'État en 1990 (puis réélu en 1992) doit composer avec le gouvernement de Jan Videnov, devenu le nouveau leader du PSB ; en 2001 ensuite, quand Gueorgi Parvanov (PSB), sorti victorieux de l'élection présidentielle en novembre, doit partager le pouvoir exécutif avec le Premier ministre libéral Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, revenu d'exil, qui a été nommé en juillet.
Une deuxième source d'instabilité est relative aux interactions d'intérêts entre la[...]
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Écrit par
- Roger BERNARD : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
- André BLANC : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Nadia CHRISTOPHOROV : maître de conférences honoraire
- Jack FEUILLET : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
- Vladimir KOSTOV : journaliste
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
Autres références
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BULGARIE, chronologie contemporaine
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L'autocéphalie (du grec autoképhalos, « qui est sa propre tête ») est le régime canonique qui règle les rapports institutionnels existant entre les diverses Églises sœurs dont se compose l'Église orthodoxe. Deux traits caractérisent ce régime : le refus d'une primauté de...
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- Écrit par Jean AUBOUIN et Michel ROUX
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Le mouvement bogomile (du nom de son fondateur le prêtre Bogomil) a pris naissance au xe siècle en Bulgarie. Il s'est propagé dans les pays balkaniques avant de s'étendre dans l'Empire byzantin.
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