BULGARIE
Nom officiel | République de Bulgarie (BG) |
Chef de l'État | Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017) |
Chef du gouvernement | Dimitar Glavchev (par intérim depuis le 9 avril 2024) |
Capitale | Sofia |
Langue officielle | Bulgare |
Unité monétaire | Lev (BGN) |
Population (estim.) |
6 366 000 (2024) |
Superficie |
110 372 km²
|
La langue bulgare
Le bulgare, parlé à l'heure actuelle par environ 9 millions de locuteurs, appartient au groupe méridional des langues slaves, dont une des caractéristiques est d'avoir fait passer les groupes ⋆ ol, ⋆ or, ⋆ el, ⋆ er du slave commun à la, ra, lĕ, rĕ.
On distingue trois périodes dans l'histoire du bulgare : vieux bulgare (ixe-xie s.), qui est la langue de Cyrille et Méthode et des premiers textes slaves, moyen bulgare (xiie-xive s.), caractérisé par le conservatisme de la langue écrite qui masque l'évolution de la langue parlée, et bulgare moderne. Beaucoup de savants bulgares fixent la naissance du bulgare moderne à l'œuvre du moine Paisij de Hilendar, Histoire des Slaves bulgares (1762), mais il semble préférable de choisir comme point de départ la petite encyclopédie de Petăr Beron, Abécédaire au poisson (1824), premier texte à s'être libéré totalement de la tutelle du slavon. La langue entre le xve siècle et le milieu du xviiie, en particulier celle des damaskini (œuvres compilatives de contenu varié), a été peu étudiée.
La division dialectale est fondée sur le traitement de l'ancienne voyelle ĕ (Ъ) : dans les parlers occidentaux, elle a évolué en e, dans certains parlers du Sud-Est, elle est restée 'a, mais dans les parlers du Nord-Est – sur lesquels repose la langue littéraire – on a l'alternance e/'a qui est purement mécanique : e en dehors de l'accent et, sous l'accent, en finale absolue (sauf pour certains aoristes), et lorsque la syllabe suivante contient une chuintante ou une voyelle palatale ; 'a partout ailleurs.
Phonologie
Le bulgare littéraire possède six phonèmes vocaliques en syllabe accentuée : deux palatales i et e[ɛ], deux vélaires u et o[ɔ], et deux centrales a et ǎ, cette dernière étant proche de [ə]. En dehors de l'accent, les voyelles les plus ouvertes a, e, o ont tendance à se rapprocher respectivement de ǎ, i, u, voire à se confondre comme pour le a. Ce phénomène de réduction vocalique se retrouve dans d'autres langues balkaniques.
Le système consonantique, qui possède des occlusives, des affriquées, des constrictives, les sonantes m, n, l, r et la semi-consonne j, compte trente-sept phonèmes. Il repose sur une double opposition de sonorité et de mouillure. L'opposition de sonorité est neutralisée en finale (toutes les bruyantes sont sourdes). À la différence de beaucoup d'autres langues slaves, l'opposition de mouillure ne fonctionne que devant voyelle centrale et vélaire. La seule exception est constituée par les vélaires k, g, h[x], qui sont toujours réalisées molles devant e et i. Il n'y a plus de consonnes molles en finale. À la différence du vieux bulgare, les chuintantes š, ž, č et dž sont toujours dures.
Le bulgare utilise trente lettres de l'alphabet cyrillique. L'orthographe est phonologique, sauf dans deux cas : les lettres Я et Ю notent à la fois les groupes ja et ju et les voyelles a et u après consonne molle ; le ǎ final n'est pas noté comme à l'intérieur du mot, mais a après consonne dure et après consonne molle. De la même manière, jǎest noté en finale.
L'accent bulgare est de nature dynamique. Sa place est variable et peut être distinctive : četé « il lit » et čéte « il a lu » ; vǎlna « laine » et vǎlná « vague ».
Grammaire
À la différence des autres langues slaves, le bulgare possède un système verbal très riche et un système nominal analytique. Il a bien conservé les temps du vieux bulgare, en particulier l'imparfait, l'aoriste et les temps de l'accompli (parfait, plus-que-parfait, futur du parfait), ainsi que le mode hypothétique (type bihiskal, « je voudrais »). L'opposition aspectuelle imperfectif/perfectif, caractéristique du slave, est bien ancrée dans la langue, malgré les nombreux emprunts[...]
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Écrit par
- Roger BERNARD : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
- André BLANC : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Nadia CHRISTOPHOROV : maître de conférences honoraire
- Jack FEUILLET : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
- Vladimir KOSTOV : journaliste
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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